Ernests Gulbis a montré l'étendue de son talent, dès lors qu'il arrive à canaliser son tempérament, en empêchant Jo-Wilfried Tsonga de conserver son titre au tournoi ATP de Marseille, avec une victoire indiscutable (7-6 (7/5), 6-4) dimanche.
Le Letton, N.23 mondial, a remporté son premier titre de la saison et le cinquième de sa carrière. Il reste invaincu en finale d'un tournoi ATP.
Une statistique plutôt étonnante pour un joueur pas réputé pour sa stabilité mentale. Car celui qu'on a souvent comparé au Russe Marat Safin, pour sa fougue et sa qualité de frappe, a perdu pas mal de temps.
Mais à 25 ans, il paraît désormais décidé à remettre sa carrière sur les bons rails. Plus sérieux hors des courts, il maîtrise de mieux en mieux ses nerfs pendant les matches, ce qui avec son talent naturel le rend dangereux pour n'importe qui.
Il n'a connu que trois défaites cette saison, dont deux pas déshonorantes, en quart de finale à Doha face à Rafael Nadal et en demi-finale la semaine passée à Rotterdam contre Tomas Berdych.
Son seul échec en 2014 réside dans son élimination au deuxième tour à l'Open d'Australie devant l'Américain Sam Querrey. Cette constance est nouvelle pour Gulbis, qui était capable par le passé de coups d'éclats mais manquait de régularité.
- Gulbis a fait mal aux Français -
Le Letton, qui entrera lundi dans le Top 20, a fait très mal aux Français cette semaine à Marseille, en éliminant successivement Nicolas Mahut en quart, Richard Gasquet (N.9 mondial) en demie, et donc Tsonga.
ci-dessus
Le N.10 mondial a un peu mieux tenu le choc que Gasquet, écrasé la veille (6-3, 6-2). Son service l'a plusieurs fois maintenu dans le match, mais il n'a jamais été en mesure de faire douter Gulbis.
Cette défaite n'aidera sans doute pas Tsonga à retrouver une confiance qui le fuit un peu depuis le début de la saison. Le Français, éliminé au deuxième tour à Rotterdam, n'a toujours pas de victoire référence à se mettre sous la dent en 2014.
Le premier set a été équilibré, même si Tsonga a eu à défendre deux balles de set à 5-4 pour Gulbis. Son service l'a alors sorti du pétrin. Mais le Letton, plus agressif en retour, a le mieux démarré dans le tie-break.
Le Français a trouvé l'énergie pour sauver trois nouvelles balles de break, mais cela n'a pas suffi. Breaké tôt dans le second set, il a retardé l'échéance en écartant six balles de 5-2 pour Gulbis.
Un instant agacé par ce gâchis et un peu gêné par son dos, le Letton s'est retrouvé en danger sur le jeu suivant. Mais il s'est montré solide mentalement, avant de conclure un peu plus tard sur un jeu blanc.