La Cour de cassation a validé mercredi l'enquête dans laquelle Patrice Ciprelli, mari et entraîneur de la légende du cyclisme féminin Jeannie Longo, est mis en examen pour achats d'EPO, selon l'arrêt consulté par l'AFP.
La chambre criminelle a rejeté le pourvoi de Patrice Ciprelli contre la décision de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Grenoble, qui avait rejeté le 24 octobre 2012 la quasi-totalité des demandes de nullité déposées par ses avocats.
La défense contestait la légalité de nombreux actes d'enquête, mais ses demandes ont toutes été rejetées mercredi.
L'avocat de Patrice Ciprelli, Me Pierre Albert, s'est dit "indigné" par l'arrêt rendu par la Cour de cassation.
C'est "la porte ouverte à de véritables délégations de pouvoir d'investigation par les enquêteurs à des officines privées pour accomplir des actes qu’ils ne sont pas en droit de faire", a-t-il déclaré à l'AFP.
Patrice Ciprelli, qui a reconnu avoir acheté de l'EPO pour son usage personnel, avait été mis en examen le 10 février 2012 et laissé libre sous contrôle judiciaire. Il n'a pas le droit d'entraîner sa femme, championne olympique 1996 et doyenne du cyclisme français.
L'enquête avait été ouverte au lendemain de la publication d'un article du quotidien sportif L'Equipe faisant état d'achats d'EPO chinoise en avril 2007. Ces faits étaient prescrits, mais les enquêteurs ont par la suite mis au jour des achats d'EPO plus récents, remontant notamment à mai et juin 2011.
Les commandes d'EPO étaient passées à une pharmacie turque par le biais de sites internet domiciliés à l'Ile Maurice. Les colis étaient livrés à la mère de Patrice Ciprelli ou à son ami Michel Lucatelli, entraîneur de l'équipe de France de ski-cross.
Ce dernier a reconnu avoir reçu environ six colis destinés à Patrice Ciprelli, chez lui ou chez sa mère, en 2010 et 2011, mais a assuré qu'il ignorait leur contenu. Le mari de Jeannie Longo lui aurait en effet dit qu'il s'agissait de Viagra.
Le 8 février 2012, en allant chercher Patrice Ciprelli à l'Alpe d'Huez pour le placer en garde à vue, les enquêteurs avaient en outre mis la main sur un papier sur lequel figurait le nom du site pharmacyescrow.com, un code identifiant et un mot de passe.
Ils avaient alors découvert un compte au nom de Patrice Ciprelli qui recensait une quinzaine de commandes d'EPO pour un montant total de 19.273,65 dollars (environ 14.800 euros), selon un arrêt de la cour d'appel de Grenoble consulté par l'AFP.
Interrogé à ce sujet, Patrice Ciprelli avait affirmé qu'il s'agissait d'achats effectués pour sa consommation personnelle, afin d'accélérer sa guérison après des chutes de vélo. Jeannie Longo a dit n'être au courant de rien.