Une semaine après sa déception du Championnat du monde, l'Espagnol Joaquim Rodriguez (Katusha) s'est offert une consolation prestigieuse, le Tour de Lombardie, dont il a remporté dimanche la 107e édition.
Pour s'imposer pour la deuxième fois dans la classique italienne, Rodriguez a suivi la même tactique sur les routes glissantes du nord de l'Italie. Il a attaqué au même endroit, sur le haut de la Villa Vergano, la dernière difficulté à 10 kilomètres de l'arrivée jugée près du lac de Côme.
"C'est une immense satisfaction. Tous savaient ce que j'allais faire", s'est réjoui "Purito" Rodriguez qui a savouré cette victoire en solitaire, une quinzaine de secondes avant l'arrivée de son compatriote Alejandro Valverde qui a ajouté une énième place d'honneur à sa collection.
La semaine passée, les deux hommes, réunis sous les mêmes couleurs nationales, avaient laissé échapper le titre mondial à Florence. Au profit du Portugais Rui Costa, qui a étrenné son maillot en Lombardie en endossant la tenue d'équipier pour le compte de Valverde.
"Il vaut mieux regarder vers l'avant, sinon c'est impossible d'avancer", a commenté Rodriguez à propos de la polémique qui l'a opposé à Valverde.
Le sourire contrastant avec les larmes versées sur le podium de Florence, il s'est gardé de jeter de l'huile sur le feu vis-à-vis de son compatriote, qui a mené la chasse derrière lui dans la descente très glissante vers l'arrivée: "C'est logique. Pour lui aussi, le Tour de Lombardie est une course importante."
Le raid de Voeckler
"Cette semaine, j'ai souvent pensé à ce moment", a reconnu le grimpeur catalan de 34 ans, au gabarit poids plume et aux qualités d'explosivité qui le placent en première ligne quand la route s'élève. Mais, cette année, "Purito" a dû se contenter de la 2e place, à Liège-Bastogne-Liège en avril dernier puis au Championnat du monde.
Sa régularité et sa constance - il a accédé pour la première fois au podium du Tour de France (3e) - lui ont octroyé une nouvelle fois le premier rang au classement mondial de l'Union cycliste internationale (UCI). En attendant peut-être de gagner pour la première fois un grand tour en 2014, puisqu'il a évoqué lui-même sa participation au Giro dont la prochaine édition doit être présentée lundi à Milan.
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Si le scénario final a donné le même dénouement que l'an passé, la course, marquée par une succession de chutes (Nibali notamment), a été animée cette fois par Thomas Voeckler. Le Français s'est lancé dans une offensive de grande ampleur à 62 kilomètres de l'arrivée et s'est assuré au sommet du Ghisallo près de trois minutes d'avance.
Les cloches de l'église dédiée aux cyclistes, sonnant à la volée comme le veut la tradition, ont salué la combativité et le panache du Français qui a résisté jusqu'à 11,5 kilomètres de l'arrivée. Il a succombé à la poursuite menée par les équipiers des trois coureurs qui allaient prendre les trois premières places (Rodriguez, Valverde, Majka) au bout des 242 kilomètres.
"Il y a 70 ans, les coureurs du Tour de Lombardie passaient déjà par là. C'est l'histoire du cyclisme, un mythe comme Liège ou l'Alpe d'Huez !", s'est exclamé Voeckler après son raid.