Romain Grosjean (Lotus) est arrivé à Spa, pour le Grand Prix de Belgique dimanche, en père de famille serein et décontracté, fort d'une 8e place au championnat et de deux podiums (Bahreïn, Allemagne) qui l'ont aidé à mettre de côté le souvenir du carambolage de 2012 sur le fameux circuit belge.
"J'ai tiré les enseignements, je suis dans un état d'esprit bien différent, j'ai bien travaillé et tout est rentré dans l'ordre, mes départs de 2013 le prouvent", explique calmement Grosjean, pas énervé qu'on lui pose cent fois la même question, un an après son "strike" du départ: Alonso et Hamilton sur le carreau, entre autres, avec en prime un GP de suspension, à Monza.
Mieux même, il explique dans le détail ce qu'il ressent au moment d'un départ en F1: "Ce n'est pas un moment facile, le rythme cardiaque est élevé mais il faut rester le plus calme possible et bien se concentrer, pour avoir le meilleur temps de réaction possible. Un départ stressant, c'est quand il y a beaucoup de distance jusqu'au premier virage, car on peut perdre beaucoup de places. Ce n'est pas le cas ici".
Le Grosjean nouveau, version 2013, étonne à chaque course Eric Boullier. Le Team Principal français du Lotus F1 Team a beaucoup insisté fin 2012 pour le conserver, malgré deux accrochages spectaculaires en deuxième partie de saison, notamment à Spa et aussi à Suzuka, avec la Red Bull de Mark Webber au premier virage.
"Romain est de plus en plus serein, épanoui, en contrôle de lui-même, c'est très important. S'il commence à être en position chaque week-end de le faire, ça va finir par venir", ajoute Boullier en évoquant la possibilité que son protégé succède bientôt à Olivier Panis, dernier vainqueur français d'un GP de F1. C'était en 1996 à Monaco.
"Spa, un circuit qui fait rêver"
"J'ai beaucoup appris en F1, je me sens bien dans ma voiture et dans mon équipe. La victoire n'est pas loin, si on continue de travailler comme on l'a fait ces derniers temps. Je ne sais pas quand ça se produira, mais il ne faut pas avoir peur de le dire", dit Grosjean, aussi confiant que rapide, comme l'a montré sa 3e place sur la grille de départ du GP de Hongrie, fin juillet.
Le lendemain, naissait Sacha Grosjean, fils de Romain et de Marion Jollès, journaliste automobile à TF1. "Il ne fait pas encore ses nuits, mais c'est normal, car il n'a que trois semaines. C'est un événement extraordinaire et la maman m'a laissé me reposer la semaine dernière, pour arriver ici frais et dispos", confie le jeune père de famille.
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"Ca change énormément de choses dans ma vie, mais sur un weekend de course on se concentre sur des choses différentes, on redevient pilote et on oublie un peu le reste, pour donner le meilleur de soi-même", assure-t-il.
Grosjean apprécie le toboggan des Ardennes, ce circuit de Spa où s'écrit depuis si longtemps la légende de la F1.
"C'est un circuit qui fait rêver, une des icônes du championnat du monde de F1. C'est un peu comme dans un grand huit, ça monte et ça descend, il y a de beaux virages et ce sont sept kilomètres de plaisir. Il y a aussi beaucoup de fans français et ça fait chaud au coeur. C'est un moment important", sourit le pilote.
Dimanche soir, sur la pointe des pieds, il posera peut-être un trophée dans la chambre de Sacha.