Usain Bolt, qui a rejoint avec huit médailles d'or trois Américains, dont son ennemi juré Carl Lewis, a été sans surprise le personnage des Mondiaux-2013 d'athlétisme à Moscou, où le Britannique Mo Farah et la Russie ont également tenu leur rang.
A un tournant de sa carrière dans sa 27e année, le sextuple champion a donc alimenté son compte en breloques du plus beau métal tout en veillant à ne pas se blesser.
"Il me reste encore quelques saisons, et le principal maintenant est de veiller à ne pas me blesser", avait indiqué samedi soir le sextuple champion olympique, à l'issue de sa victoire sur 200 m en 19 sec 66/100e,
Et la +légende+ auto-proclamée de rappeler: "Mon objectif était de gagner le championnat. J'étais là pour ça, pas pour battre les records".
Déjà double champion olympique (5000/10.000 m) chez lui en 2012, le Britannique Mo Farah a lui aussi confirmé à Moscou. Il égale ainsi l'Ethiopien Kenenisa Bekele, auteur d'un +double-doublé+ en 2008 (JO de Pékin) et 2009 (Mondiaux de Berlin). Mais Bekele détient aussi les records du monde sur les deux distances.
En revanche, le compteur de l'Américaine Allyson Felix est resté bloqué à huit médailles d'or, en compagnie de Michael Johnson.
Malchanceuse
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Elle a été la grande malchanceuse de la manifestation moscovite. La Californienne espérait faire aussi bien qu'aux JO de Londres (3 ors). Mais blessée en finale du 200 m, elle a dû abandonner ses partenaires des relais 4X100 m et 4X400 m.
Et c'est ainsi que le relais US du mile au féminin s'est incliné devant la Russie, un résultat qui a permis au pays hôte de terminer en tête du tableau des médailles, sept ors à six. Mais la Fédération américaine (USTAF) se réfère aux 25 médailles (contre 17 pour les Russes).
Grâce à son sprint magique, la Jamaïque a également comptabilisé six ors. Shelly-Ann Fraser-Pryce a égalé Bolt en devenant la première femme à réaliser la passe de trois (100/200/relais 4X100 m) aux Championnats du monde.
Le Kenya (12 médailles dont cinq d'or) et l'Ethiopie (10 dont trois victoires) ont dominé comme d'habitude le demi-fond et le fond. Et l'Allemagne est restée une puissance des lancers.
Record en vue
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Si Bolt a assuré, d'autres ont flirté avec des marques planétaires. Ainsi le record du monde de la hauteur (2,45 m par le Cubain Javier Sotomayor), vieux de 20 ans, a tenu à un fil. L'Ukrainien Bohdan Bondarenko, vainqueur à 2,41 m, a été bien près d'empocher à 2,46 m les 100.000 dollars mis en jeu par la Fédération internationale (IAAF).
En revanche, les records du monde établis en 100 et 200 m par l'Américaine Florence Griffith-Joyner en 1988 restent inaccessibles, a consenti Fraser-Pryce.
Le Français Teddy Tamgho, revenu de deux saisons blanches en raison d'une double opération à la cheville droite, a rebondi à 18,04 m au triple saut, une mesure qui n'avait plus été atteinte depuis 17 ans, quand l'Américain Kenny Harrison avait gagné en finale des JO d'Atlanta avec 18,09 m.
Le saut en longueur, en dépression depuis quelques années, a retrouvé un nouvel élan avec le Russe Aleksandr Menkov (8,56 m) en chef de file.
Plus généralement, les performances ont été excellentes avec 20 records des Championnats améliorés, un bon point en année post-olympique. En revanche, le stade des JO-1980 n'a pas fait le plein. Il était même vide certaines matinées, notamment lors du 20 km marche dames, pourtant une spécialité du pays d'accueil.
Quelques stars ont pâli, comme le perchiste français Renaud Lavillenie, seulement 2e, et Anna Chicherova, 3e de la hauteur devant son public.
Quant à l'universalité supposée de l'athlétisme, c'est un trompe-l'oeil. C'est bien l'addition des 40 disciplines qui donne cette illusion. A quand, par exemple, un Chinois champion du monde du 100 m?