Malgré des appréciations plutôt salées de la Commission d’évaluation de la Fédération internationale de football (Fifa), le Qatar accueillera, en 2022, la Coupe du monde. Un choix étonnant et diversement commenté par la planète foot. Les plus virulents allant jusqu’à agiter le spectre de la corruption.
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Fermez les yeux et imaginez, l’espace de quelques secondes, une Coupe du monde organise dans un pays dont la superficie totale ne dépasse guère celle de la Corse. Ouvrez maintenant les yeux. Vous êtes au Qatar ! Ancienne possession britannique, indépendant depuis 1971, ce petit émirat de 11 437 km qui borde le golfe Persique a été choisi par la Fifa pour accueillir le Mondial 2022 de football. Le Qatar sera le premier pays arabe à organiser la Coupe du monde de football. Une désignation surprise qui, il faut bien le reconnaître, est loin de faire l’unanimité.
Avec seulement 1 696 563 habitants, cet état monarchique ne représente rien en terme de puissance footballistique. Actuellement 113e au classement Fifa, il est surtout connu pour offrir un dernier et très juteux contrat à d’anciennes gloires en fin de carrière. Parmi elles, citons le Brésilien Romario, l’Argentin Batistuta, les Français Desailly et Dugarry et, plus proche de nous, l’ancien Lyonnais Juninho, champion du Qatar 2010. Le niveau du championnat local, malgré l’apport de joueurs étrangers, reste cependant très modeste : il oscille le plus souvent entre le National et le bas de tableau de L2, en France.
Invisible sportivement, le Qatar, qui ne s’est jamais qualifié pour la moindre Coupe du monde depuis son indépendance, n’en reste pas moins influent. Troisième producteur de gaz naturel derrière l’Iran et la Russie, premier exportateur de gaz liquéfié, l’émirat a déjà organisé le Mondial de football des moins de 20 ans en 1995, les Jeux asiatiques en 2006, avant d’accueillir la Coupe d’Asie des nations de football, en 2011.
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60 M€ pour s’offrir l’Argentine ?
Mais de là à s’octroyer une Coupe du monde au nez et à la barbe des États-Unis, du Japon, de la Corée du Sud ou encore de l’Australie… Trop beau pour être vrai ? Dès le lendemain du verdict, rendu à Zurich il y a une semaine, le Wall Street Journal laissait entendre que le Qatar aurait versé 78,4 millions de dollars (58,6 M €) à la Fédération argentine, dont le président, Julio Grondona, est membre de la… Fifa. Des relents de corruption planeraient-ils sur le dossier qatarien ? En octobre dernier, des journalistes du Sunday Times, « déguisés » en lobbyistes de la candidature américaine, prouvaient, caméra cachée à l’appui, que certains membres de la Fifa étaient prêts à vendre leur voix contre plusieurs centaines de milliers d’euros. L’un d’eux, le Tahitien Reynald Temarii, reconnaissait avoir fait l’objet de propositions similaires émanant d’autres pays candidats !
Le Qatar est une décision politique, celle de s’ouvrir sur le monde, explique Jérôme Valcke, le secrétaire général de la Fifa. C’était pareil avec l’Afrique du Sud. Le vote des membres de la Fifa confirme donc ce désir d’ouverture, mais en optant pour le Qatar, l’instance suprême du football mondial prête le flanc aux attaques et autres critiques.
Il est prévu de construire 12 nouveaux stades, dont 6 à Doah. Le Lusail Iconic Stadium, situé à Lusail, accueillera le match d’ouverture, ainsi que la finale. À l’instar du Green Point Stadium du Cap, en Afrique du Sud, le Madinat Ash Shamal Stadium (45 210 places) se situe en bord de mer. Les projets de construction des stades qatariens rivalisent de prouesses techniques et artistiques, comme l’atteste cette vidéo promotionnelle publiée par le Qatar :
Comment gérera-t-on la chaleur extrême (entre 40° et 50°) qui règne dans le pays aux mois de juin-juillet ? Les organisateurs ont d’ores et déjà trouvé la parade en équipant tous les stades d’un système d’air conditionné. Quand il fera 40° autour de l’enceinte, le thermomètre restera scotché entre 20° et 22° au bord du terrain. Révolutionnaire, mais pas vraiment écologique. Tant pis pour la planète, vive le football !
Dernière parade en date soufflée par la Confédération asiatique de football : organiser le Mondial en… janvier ou février, pour jouir de températures plus clémentes ! Ce Mondial n'a pas fini de faire parler de lui.
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