Michaël Llodra a abandonné jeudi vers midi au deuxième tour de Wimbledon avant de revenir trois heures plus tard pour disputer un double avec Nicolas Mahut et se qualifier pour le tour suivant grâce à une victoire sur... abandon de leurs adversaires.
Cet incroyable enchaînement a commencé par le jet d'éponge du Français, touché à une cuisse, face à l'Italien Andreas Seppi après avoir perdu le premier set 7-5 sur le court N.14, "un sacrifice", comme il l'a avoué plus tard.
Car trois heures plus tard, Llodra était de nouveau sur le court, le N.6, pour jouer le double avec Mahut, avec lequel il forme une paire compétitive qui vient d'atteindre la finale de Roland-Garros.
Neuf jeux plus tard, les deux compères étaient qualifiés pour le tour suivant puisque les Tchèques Jan Hajek et Jaroslav Levinsky ont renoncé à leur tour, à 5-4 au premier set pour la paire française.
"Ca n'arrive pas souvent c'est sûr", s'est amusé Llodra, invité à venir s'expliquer dans la grande salle d'interview de Wimbledon où il a été longuement mis sur le grill par les journalistes britanniques.
"Avez-vous l'intention de vous excuser auprès des spectateurs qui étaient venus vous voir en simple ?", lui a demandé un reporter.
"Il faut faire un choix"
"C'est compliqué pour le public de comprendre ce genre de situation mais il faut se mettre à ma place. Je suis le premier défait, je joue bien sur gazon, j'avais un tableau correct, j'aurais rêvé continuer ce match qui était à ma portée. Mais je ne peux pas faire n'importe quoi non plus", a répondu Llodra.
"J'ai mal depuis 15 jours à la cuisse et ça tire de plus en plus. Je peux me faire une déchirure et être +out+ deux mois. Je prenais trop de risques à jouer le simple. En double je peux plus tenir la baraque, même avec la douleur, car ça se joue sur demi-terrain et que tu as de l'aide au filet", a-t-il ajouté.
"En plus, je savais qu'en face c'était à notre portée. Levinsky a arrêté de jouer il y a deux ans et demi, il est devenu coach. Et ça s'est avéré, à 5-4 il a arrêté le mec. Et pour les jours à venir, on ne sait pas. Il peut pleuvoir et je peux avoir le temps de récupérer", a ajouté le Parisien.
"A un moment il faut faire un choix, a-t-il conclu. Avec Nico (Mahut) on a une belle carte à jouer ici sur gazon. Si j'avais gagné le premier set de mon simple ça aurait pu être différent. Mais là ça devenait trop dangereux pour ma cuisse. J'ai plus de chances de gagner le tournoi en double qu'en simple. Parfois il faut faire un choix, oui c'est un sacrifice."
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