Bordeaux, qui peut sauver une terne saison avec une qualification européenne, et Evian-Thonon, qui n'a jamais joué au Stade de France et dont le plus grand fait d'armes est un titre de champion de Ligue 2, s'affrontent vendredi lors d'une inédite et indécise finale de Coupe de France.
Dimanche dernier, les deux équipes se sont déjà rencontrées lors de l'ultime journée du championnat. Les Girondins se sont imposés 2-1 pour décrocher une décevante 7e place qui vient sanctionner une saison moyenne sur tous les plans.
Evian, de son côté, s'est maintenu malgré cette défaite à Chaban-Delmas et la saison des Haut-Savoyards est donc d'ores et déjà une réussite, qu'un succès vendredi rendrait inoubliable avec une qualification pour l'Europa League et un premier trophée dans l'élite pour un club qui a seulement été champion de L2 et de National.
"L'objectif était le maintien et si nous gagnons cette finale, la saison aura été superbe, magnifique", a ainsi déclaré le milieu de terrain et capitaine Olivier Sorlin.
De son côté, Pascal Dupraz, l'entraîneur de l'ETG, a sorti la carte du petit contre le gros: "Puisqu'on est là, autant ne pas être gagne-petit et petit-bras. Il faut qu'on se lâche, puis advienne que pourra, puisque les Bordelais sont plus forts...", a-t-il ainsi lancé mercredi en conférence de presse.
Mais côté girondin, on se rappelle qu'Evian a sorti le PSG en quarts de finale et l'on sait que ce ne sera pas simple. Pour autant, le coach Francis Gillot ne refuse pas l'étiquette de favori.
"Évidemment que c'est un piège", a-t-il lâché mercredi devant la presse au Haillan. "Après, qui c'est le favori ? On ne sait pas, cela ne nous intéresse pas. Chacun fait sa petite mayonnaise de son côté. Pour moi, sur le papier on est favori, il ne faut pas se le cacher, on a un budget qui est supérieur à Evian", a-t-il ajouté.
Le Stade de France ne sera pas plein
Le technicien girondin a aussi réfuté l'idée que cette Coupe, que Bordeaux n'a plus gagnée depuis 1987, puisse permettre de sauver la saison d'un club qui jouait encore la Ligue des Champions il y a trois ans.
"On sait qu'on a eu des difficultés en championnat pour X raisons. Ce n'est pas une finale gagnée qui peut sauver une saison car c'est complètement différent", a-t-il dit.
L'issue du match est en fait très incertaine entre deux équipes qui ont plutôt bien terminé la saison.
Avec un Saber Khlifa en grande forme, l'ETG restait en effet sur trois succès sans le moindre but encaissé (4-0 contre Lorient en Coupe; 4-0 contre Nice et 2-0 contre Valenciennes en L1) avant son revers à Bordeaux.
Les Girondins quant à eux n'ont perdu qu'un seul de leurs neuf derniers matches toutes compétitions confondues et ont fini par trouver en Cheick Diabaté l'attaquant qui semblait leur faire défaut après le départ au mercato de Gouffran.
Par ailleurs, si les deux effectifs sont au complet (à l'exception du jeune Uruguayen de Bordeaux Rolan), ce ne sera pas le cas du Stade de France.
La FFF table en effet sur 70.000 spectateurs au maximum. La programmation du match le vendredi y est certainement pour quelque chose, mais la finale du championnat de France de rugby était également prévue pour ce week-end, et pour sauvegarder la pelouse, il n'était pas possible de laisser débuter les Toulonnais et les Castrais (qui joueront leur finale le lendemain).
Du coup, chacun des deux camps ne devrait envoyer qu'environ 10.000 spectateurs au Stade de France, alors qu'ils avaient droit au double. Il reste aux deux équipes à donner tort à ces nombreux absents.