Une revanche de la finale de l'an dernier entre l'Olympiakos et le CSKA Moscou, puis un clasico entre Barcelone et le Real Madrid: cette année encore les demi-finales de l'Euroligue de basket se jouent entre habitués vendredi à Londres.
On reprend les mêmes et on recommence. Comme d'habitude, la C1 n'a prêté qu'aux riches et le Final Four, sommet d'une saison exceptionnellement longue, n'a encore convié que des cadors à sa table.
Crise ou pas crise, les géants espagnols sont toujours là, tout comme l'Olympiakos, le tenant du titre qui réussit, malgré un train de vie réduit depuis deux ans, à rester compétitif dans un pays en plein marasme.
Comme le CSKA est également de retour, on retrouve donc trois équipes qui étaient déjà au dernier Final Four à Istanbul. Et l'unique nouveauté, le Real Madrid qui remplace le Panathinaïkos Athènes, n'est pas vraiment le perdreau de l'année: avec huit "Coupe des champions" dans sa vitrine, le vaisseau madrilène est même le club le plus titré d'Europe, sachant que son dernier sacre remonte à 1995.
Impossible de dégager un favori parmi ce cercle d'initiés. En 2012, l'Olympiakos avait d'ailleurs été le demi-finaliste le plus improbable avant de terrasser le Barça en demi-finales et de renverser ensuite le CSKA, grand favori avec Andrei Kirilenko, après avoir remonté un déficit de 19 points en 12 minutes.
Cette année, Kirilenko n'est plus là, mais le CSKA, de nouveau entraîné par le légendaire Ettore Messina qui n'a perdu aucune de ses neuf demi-finales européennes, présente encore une belle tête de vainqueur.
"Le grand défi était de retourner au Final Four, dit Messina. Les quatre équipes ici à Londres ont survécu la saison le plus difficile de l'histoire de l'Euroligue avec un Top 16 long de quatorze matches et de trois mois et demi. Une fois arrivé au Final Four, il n'y a plus de favori, seulement deux demi-finales très équilibrées."
Reste qu'avec des joueurs dominants comme le Serbe Nenad Kirstic, le CSKA, qui chasse un septième titre, semble partir avec un léger avantage face à l'Olympiakos qui, comme l'année dernière, présente le moins bon bilan des quatre demi-finalistes avec 20 victoires contre 9 défaites.
En termes de chiffres, c'est Barcelone qui domine, là aussi comme l'année dernière, avec 25 victoires contre 4 défaites dont deux encaissées lors d'une série extraordinaire face au Panathinaïkos, battu au cinquième match en quarts de finale.
Pour son quatrième Final Four en cinq ans, le Barça espère étoffer un palmarès relativement léger vu son standing (deux titres en 2003 et 2010) malgré l'absence sur blessure handicapante de son ailier US Pete Mickeal.
Avec Juan Carlos Navarro ou Sarunas Jasikevicius, seul joueur à avoir remporté l'Euroligue avec trois clubs différents, l'expérience est du côté des Catalans.
Mais le Real possède des arguments impressionnants cette année, notamment à l'aile où sévit Rudy Fernandez, rapatrié de luxe de la NBA.
"On se connaît par coeur. On a dû se rencontrer douze fois ces deux dernières années. La particularité cette fois c'est qu'on va s'affronter sous les yeux de l'Europe entière. Ça rend la confrontation encore plus spéciale", souligne Pablo Laso, l'entraîneur de Real, qui avait joué et perdu la dernière rencontre entre les deux géants espagnols dans un Final Four, en 1996 à Paris.
Cette année, le sommet a migré à Londres qui organisera également l'édition 2014 dans l'O2 Arena où s'est joué le titre olympique l'été dernier. En s'implantant dans la capitale britannique, où les billets ont eu du mal à s'écouler pour ce week-end, l'Euroligue espère évangéliser un marché important mais très peu porté sur le basket européen, plus que jamais ancré au Sud de l'Europe.