Désireux, comme le PSG, de développer son image à l'étranger mais incapable de s'offrir un ambassadeur du calibre de David Beckham, l'OL mise sur ses nouvelles stars féminines, la Japonaise Ohno Shinobu et l'Américaine Megan Rapinoe, pour promouvoir sa marque hors de l'Hexagone.
"On n'a pas les moyens des Qatariotes mais on a ceux pour faire venir ces deux joueuses", tacle Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique lyonnais et grand amateur de football féminin qui a longuement mûri son choix et s'est arrêté sur "deux personnalités emblématiques pour booster la marque".
Recrutées en janvier, l'attaquante Shinobu, 29 ans, et la milieu de terrain Rapinoe, 27 ans, sont respectivement les meilleures joueuses des équipes championne du monde (Japon) et championne olympique (Etats-Unis). Rien que ça! Une plus-value sur le terrain pour les doubles championnes d'Europe lyonnaises, mais aussi en dehors en termes de contrats pour l'ensemble du club.
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"Elles arrivent avec des partenaires", explique Jean-Michel Aulas à l'AFP, sans pour autant vouloir citer de noms en raison de contrats toujours en phase de négociation. "Des partenaires qui jouent sur le droit à l'image mais qui sont également des sponsors potentiels, qui peuvent éventuellement déborder du cadre strictement féminin."
Dix caméras japonaises par match
Grâce à ces deux recrues engagées pour six mois dans un premier temps, le portail féminin du site de e-commerce de l'OL a connu une croissance exponentielle dans des pays où le foot féminin a un autre statut qu'en France. Des versions du site existent désormais en japonais et plus de cent maillots se sont vendus aux Etats-Unis le jour de la signature de Rapinoe devenue, outre-Atlantique, une icône homosexuelle.
Par ailleurs, depuis l'arrivée de Shinobu, dix caméras nippones suivent les matches féminins de l'OL. Ce n'est certes pas l'effet Beckham "mais à l'échelle du foot féminin c'est du jamais vu", s'enthousiasme Aulas, récemment nommé président du comité sur le foot féminin de l'association des grands clubs européens.
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L'opération "Shino et Pinoe" est, pour l'OL, du "tout bénef'", reconnaît-il. "Pour les faire venir... il a juste fallu les convaincre". Les transferts féminins sont libres de tous droits et la simple perspective de gagner la Ligue des Champions a attiré les jeunes femmes, en plus d'un salaire mensuel de 10 à 15.000 euros... soit le maximum distribué par le club à ses filles, alors que la salaire moyen pour un joueur de L1 dépasse les 40.000 euros!
Une aubaine pour un président en quête de réputation, mais aussi d'économies drastiques dans la masse salariale à l'heure de poser la première pierre de son nouveau stade.