"Phénoménal", "surpuissant" ou encore "extra-terrestre", Michael Phelps est une véritable légende vivante alors qu'il n'a pas encore dit son dernier mot et c'est aux Jeux de Londres qu'il entend terminer ses travaux d'Hercule en devenant l'Olympien le plus titré.
A 27 ans, l'Américain a toujours le goût de l'effort et après quelques déboires suite à ses exploits aux JO de Pékin en 2008, il s'est remotivé plus que jamais pour s'aligner sur sept épreuves à Londres.
En décrochant seulement trois médailles, ce qui ne semble devoir être qu'une formalité pour le champion, il s'emparera du record de médailles détenu par la gymnaste russe Larisa Latynina (18 médailles de 1956 à 1964), qu'il a rencontrée cette année.
Latynina lui a offert une médaille qu'elle a remportée dans les années 50, lors d'une compétition entre Américains et Russes. "C'est sûrement la chose la plus cool que j'ai reçue", s'est félicité Phelps.
"Parfois, vous voyez des records et vous vous dites que vous les prendriez bien. Alors ça vous pousse et vous donne la motivation pour continuer. C'est sympa de se dire que quelque part vous pouvez ré-écrire l'histoire".
Phelps a déjà écrit plusieurs pages d'histoire. En 2008, il est devenu l'athlète le plus titré des Jeux avec 14 médailles d'or (6 en 2004 et 8 en 2008). Aux JO-2008, il s'est emparé du record de victoires pour un nageur sur un même JO, détenu par son compatriote Mark Spitz (7).
Transfiguré par les Jeux
Il y a quatre ans, pourtant, le monde entier se demandait bien ce qui pouvait pousser le géant américain à continuer. Après un long break consécutif aux JO-2008, il en a profité et s'est laissé aller. Pris en flagrant délit (il a fumé du cannabis), sa réputation a été entachée au point de devoir s'excuser.
Pourtant, fidèle à son statut de super champion lors des Mondiaux-2009, il a été délogé en 2010 et 2011 par son compatriote Ryan Lochte, en lice sur les mêmes courses.
Mais les Mondiaux de Shanghai en 2011 ont réveillé les velléités du nageur de Baltimore, entraîné depuis toujours par Bob Bowman.
"Son principal challenge, c'est lui-même", a insisté le coach. "C'est impressionnant de voir qu'il est toujours là, d'un certain point de vue. Et de toujours s'exposer, surtout avec une tel programme. C'est une façon extraordinaire de dire sa capacité à rivaliser et de montrer son désir de promouvoir la natation, sans doute l'un des points les plus importants dans sa démarche."
Phelps se nourrit aussi de la rivalité avec Lochte et du bonheur de porter les couleurs américaines lors du plus grand rendez-vous sportif de la planète.
"Je suis toujours excité à l'idée de faire les Jeux. Porter la bannière étoilée, le rouge, le blanc, le bleu... Peu de gens peuvent se vanter d'avoir été un Olympien. Je veux pouvoir me le dire jusqu'à la fin de ma vie. Avoir fait partie de l'équipe olympique a changé ma vie".
La vie de Michael Phelps prendra un autre tournant une fois les Jeux de Londres passés. Ce seront assurément ses derniers JO et probablement sa dernière grande compétition.
"J'ai déjà dit que je ne voulais plus nager passé 30 ans. J'adorerais aller à Rio (JO-2016) mais juste en tant que supporteur. Ressentir ce qui se passe de l'autre côté de la barrière".