Sur le Tour de France, Mark Cavendish est incontournable: le sprinteur britannique a signé lundi sa 21e victoire d'étape dans un incroyable numéro de soliste funambule qui a confirmé son statut de "roi du sprint".
Ses détracteurs l'annonçaient affaibli dans une équipe Sky qui a fait sa priorité de la victoire finale de Bradley Wiggins.
"Cav" est certes arrivé sur le Tour sans "train", l'habituelle équipe dévouée à le mettre sur orbite à 200 mètres de la ligne et source de ses succès. Mais dès la première arrivée au sprint de l'édition 2012, il a affirmé en solo la puissance et l'intelligence de course qui l'avaient fait repérer par l'équipe allemande T-Mobile en 2007.
"Il est très fort, pas seulement physiquement mais aussi mentalement pour être motivé, pour gérer la pression, les doutes des autres et peut-être aussi les siens, sachant qu'il est seul ici", souligne Robbie McEwen, triple vainqueur du maillot vert aujourd'hui dans l'encadrement de l'équipe australienne Orica-GreenEdge.
Grand adepte de la provocation, Cavendish était apparu étonnamment calme avant le début du Tour.
Lors de la traditionnelle conférence de presse d'avant-compétition de son équipe, pas de petite phrase, ni de tir à boulet rouge. Il s'était contenté d'expliquer calmement que ses adversaires avaient la pression, qu'ils soient jeunes et ambitieux (Sagan, Kittel), en quête d'un premier succès cette saison (Renshaw) ou d'une reconnaissance sur la plus grande course du monde (Greipel).
A 27 ans, lui n'a rien à prouver. Ses 21 étapes sur le Tour de France (4 en 2008, 6 en 2009, 5 en 2010, 5 en 2011 avec le maillot vert du classement par points), 10 sur le Giro (2 en 2008, 3 en 2009, 2 en 2011 et 3 en 2012), 3 sur la Vuelta (2010, avec le classement par points) son Milan-SanRemo (2009) --entre autres-- parlent pour lui.
Sans oublier son titre de champion du monde sur route, un de ses grands objectifs atteint en septembre dernier à Copenhague, qui le rend particulièrement fier.
"Que ce soit en course ou à l'entraînement, souvent je baisse les yeux, je regarde les couleurs de l'arc-en-ciel (sur le maillot) et je ressens quelque chose de spécial. Il y a tellement de grands champions qui l'ont porté avant moi, je veux continuer à faire honneur à ce titre", a-t-il confié lundi après avoir clamé son amour pour le Tour de France.
"J'ai toujours une motivation supplémentaire sur le Tour, c'est la course la plus importante. J'ai toujours dit que je voulais faire l'histoire", a-t-il rappelé.
Jeune papa épanoui d'une petite Delilah Grace depuis le 4 avril, il a même remporté pour la première fois de sa vie un classement général d'une course par étapes, le Ster ZLM Toer, le 17 juin.
Son prochain objectif majeur pour "faire l'histoire" se situe sur le bitume de Londres, le 28 juillet, avec le titre olympique sur route à conquérir.