Utilisé à l'Euro-2012 comme "faux neuf" au détriment d'un véritable avant-centre comme Fernando Torres, le milieu de terrain de l'Espagne Cesc Fabregas, auteur de deux buts dans le tournoi, s'est révélé être un atout précieux à ce poste.
l'attaque à la place d'un véritable neuf comme Torres, Negredo ou Llorente, le joueur de 25 ans s'est bien acquitté de sa tâche, ajoutant à ses deux buts quelques passes de grande classe comme son ouverture face à la Croatie, à l'origine du but vainqueur de Navas (1-0).
L'idée de faire monter d'un cran ce joueur très actif et doté d'un bon sens du but n'est cependant pas toute neuve: dans son club formateur du FC Barcelone déjà, où il est rentré à l'été dernier après une longue période de maturation à Arsenal, "Cesc" a endossé cette saison l'habit du "faux neuf" à la demande de Josep Guardiola.
Avec un résultat mitigé: d'abord très prolifique et longtemps deuxième meilleur buteur du club catalan derrière Messi, l'ancien "Gunner" a ensuite connu une période de disette qui s'est étendue jusqu'à l'Euro.
Mais loin de Fabregas l'idée de maugréer et de réclamer, comme d'autres joueurs pourraient le faire, une position plus conforme à son profil: la perspective d'évoluer au milieu tout en ayant le devoir de s'aventurer au plus près du but adverse l'enchante au contraire.
Titularisé à deux reprises (contre l'Italie et la France) au centre de"Dans cette position, je me sens bien. Elle me plaît parce que j'y ai beaucoup de liberté. Je peux monter depuis les lignes arrières, marquer ou délivrer des passes décisives", expliquait-il récemment.
Le Catalan natif d'Arenys de Mar aurait d'ailleurs tort de se montrer boudeur puisque c'est bien comme "faux neuf" qu'il a réussi à s'imposer comme titulaire régulier au sein de la Roja.
Récemment intronisé titulaire
Ayant connu très tôt les honneurs de la sélection (2006), champion du monde et d'Europe, ce milieu très technique a toutefois dû longtemps s'accommoder d'un statut de joker de luxe, ne s'installant véritablement dans le onze de départ qu'après le Mondial-2010.
"Il est vrai que gagner une place de titulaire m'a coûté plus que dans d'autres équipes, mais depuis le tout début, je n'ai jamais cessé de croire que mon moment arriverait", confiait Fabregas après le match de poule face à l'Italie (1-1).
Joueur et homme lucide, le numéro 4 catalan (4 comme son ancien entraîneur Guardiola) ne se laisse cependant pas griser par sa mission relativement nouvelle. Sachant très bien que cette position réveille inévitablement en Espagne les comparaisons avec un autre "faux neuf", à savoir le triple Ballon d'Or Leo Messi, Fabregas tempère immédiatement les ardeurs.
"Je ne me suis jamais comparé à Messi. Lui, c'est le meilleur joueur de toute l'histoire du football. Moi, je suis juste Cesc Fabregas", affirme humblement le Catalan.
Mercredi à Donetsk, s'il est à nouveau choisi à la place de Torres pour porter le danger devant les buts adverses, Fabregas s'appuiera sur ses propres armes -sa vision du jeu et son intuition pour flairer les bons coups- pour terrasser le Portugal de Cristiano Ronaldo.