L'Australien Mark Webber (Red Bull), parti en pole position, a remporté dimanche le 70e Grand Prix de Monaco, 6e manche du Championnat du monde de Formule 1, devant l'Allemand Nico Rosberg (Mercedes) et l'Espagnol Fernando Alonso (Ferrari), qui prend la tête du championnat.
"C'était une course très intéressante, et plus compliquée qu'en 2010", a dit Webber après avoir arrosé les photographes de champagne, en descendant du podium où le Prince Albert lui avait remis la coupe du vainqueur, pour la deuxième fois en trois éditions du Grand Prix le plus prestigieux du championnat.
Webber, en pole grâce à la pénalité de Michael Schumacher, meilleur temps des qualifications, a mené quasiment de bout en bout et contrôlé parfaitement cette course menée à un train d'enfer dans les rues de la Principauté.
"Il fallait d'abord creuser un écart avec les pneus super-tendres, puis refaire un écart après l'arrêt au stand et aller jusqu'au bout, malgré la pluie en fin de course", a ajouté Webber, 35 ans, après la 8e victoire de sa carrière, longue déjà de 183 Grands Prix.
L'Australien est le 6e vainqueur différent en six courses depuis le début de la saison 2012, soit un record absolu depuis la création du Championnat du monde de F1 en 1950.
"Je n'y ai cru qu'au dernier virage du 78e tour, parce que c'est Monaco. Je n'avais gagné qu'une seule course en 2011 mais je n'avais pas l'impression que mon niveau avait baissé. Ces points tombent à pic, après un week-end difficile à Barcelone, conclu sans aucun point", a aussi résumé le sage de la F1.
Grosjean déçu mais lucide
Grâce à sa 3e place, juste devant l'autre Red Bull de l'Allemand Sebastian Vettel, 4e, Alonso prend la tête du championnat pilotes. Avec trois points d'avance sur Vettel, parti de la 5e ligne sur la grille à la suite de son impasse sur la fin des qualifications, samedi, pour avoir le droit de partir en pneus tendres au lieu de super-tendres, et donc de les changer plus tard que ses petits camarades.
Le pari de Vettel, vainqueur l'an dernier à Monaco, lui a permis de mener la course du 33e au 46e tour, jusqu'à son changement de pneus obligatoire mais effectué bien plus tard que ses rivaux.
Cette stratégie que le double champion du monde en titre a été le seul à adopter lui a permis de ressortir des stands juste devant Hamilton et de terminer 4e de cette course même pas perturbée par une petite averse lors des cinq derniers tours.
Les six premiers au premier virage, celui de Sainte-Dévote qui n'a pas porté chance au Français Romain Grosjean (Lotus), sont tous restés dans le Top 6 jusqu'à la fin du Grand Prix. Ils ont terminé groupés en six grosses secondes seulement, mais dans un ordre différent entre la 3e et la 6e place.
"Le départ, c'est un concours de circonstances: Lewis (Hamilton) a pris un mauvais départ, moi aussi, Fernando (Alonso) a essayé de doubler et je n'ai pas vu Michael (Schumacher). A quatre de front, ça ne passe pas", a souri Grosjean, lucide malgré la déception.
Schumacher, cinq fois vainqueur à Monaco et meilleur temps absolu samedi, sa 69e pole position, était parti de la 6e place à cause d'une pénalité au GP d'Espagne, il y a 15 jours. Impliqué dans l'accrochage avec Grosjean, qu'il était en train de le dépasser, "Schumi" a fait une course anonyme, dans le peloton, puis a arrêté les frais au 64e tour, dès qu'il est sorti du Top 10.