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Leonardo: "On ne change pas d'état d'esprit comme on change un meuble"

Le directeur sportif du PSG Leonardo, le 30 décembre 2011 au Parc des Princes.[/Archives]

A huit jours de la fin de la L1, le directeur sportif du Paris SG, Leonardo, estime dans un entretien avec l'AFP que le titre est toujours possible et que le club a beaucoup progressé, même si "on ne change pas d'état d'esprit comme on change un meuble".

Q: Quelle est l'ambiance à l'approche du verdict ?

R: "Ca fait longtemps que le PSG n'a pas été dans cette situation. C'est très bien de revenir avec la possibilité de gagner. On est serein. Dès le début, l'idée c'était de transformer l'état d'esprit du club. Ca ne se fait pas seulement en faisant venir des joueurs. On a dit qu'on voulait gagner. On a choisi de croire tout de suite qu'on pouvait le faire. De ce point de vue là, on a beaucoup progressé. Il y a de la sérénité parce qu'on sait qu'on a progressé dans l'état d'esprit, le jeu, la personnalité."

Q: Cette saison a-t-elle été plus compliquée que prévu ?

R: "Non. Je savais que ce serait compliqué. On ne change pas d'état d'esprit comme on change un meuble. Mais l'objectif c'était d'être en Ligue des champions. Aujourd'hui, c'est fait, même si deuxième ou troisième, c'est complètement différent. Mais on sait qu'on va entendre la musique au moins deux fois. Après, on va tout faire pour gagner le championnat. Il y a la possibilité."

Q: Troisième, ce serait un échec ?

R: "Si on ne gagne pas c'est un échec. Je l'ai toujours dit et je n'ai aucun problème avec ça. Ca ne veut pas dire qu'on va mourir. Mais des équipes comme le PSG, Marseille, Lyon, Lille et maintenant Montpellier doivent toujours partir pour gagner. Ca fait partie du changement d'état d'esprit."

Q: Ce n'est peut-être pas dans la mentalité française, que vous avez un peu heurtée en parlant des méthodes d'entraînement...

R: "Je peux comprendre. C'est nous qui arrivons, qui devons nous adapter. Mais c'est vrai qu'en France, dire qu'on arrive pour gagner, ce n'est pas très courant. Le débat, c'était pourquoi la France ne gagne pas la C1 ? Aucune équipe française ne fait ce que font les équipes qui gagnent la C1. Après, on arrive, je suis étranger... Je comprends. J'avais l'idée de provoquer. On doit chercher à faire mieux. On parle de la France, il y a du potentiel. On ne peut pas juste regarder les autres gagner le mardi et le mercredi à la télé et dire +ça c'est le vrai football+."

Q: Votre départ a été évoqué. Allez-vous rester ?

R: "On n'a jamais pensé autre chose. On dit que ma femme n'est pas contente à Paris, que j'ai des problèmes avec le prince ou Nasser... Ca fait partie du spectacle. Si je dois démentir tout ce qui a été dit sur moi, je ne fais que ça. Moi je dois faire une équipe. Je suis là, très content d'être là. Mes rapports avec le propriétaire sont clairs depuis le début. Et ce sera pareil dans le futur. Mais peut-être qu'il y a des gens qui seront contents si je pars. C'est la vie."

Q: Où en est votre projet et comment travaillez-vous en collaboration avec Ancelotti et Jean-Claude-Blanc ?

R: "Mon plan a toujours été de créer quelque chose qui pouvait vivre sans moi, créer quelque chose qui va rester avec le temps. Mon rôle c'est de créer une organisation pour répondre à tous les besoins du club. Si je pense que changer cette table c'est bien pour le club, je vais essayer de le faire. L'organisation est très claire, on travaille tous ensemble. Nous sommes trois personnes qui ne nous préoccupons pas trop de notre ego."

Q: La pression des actionnaires ne traduit-elle pas une certaine impatience ?

R: "Chercher à gagner, ce n'est pas de la pression. C'est la normalité. Moi aussi je veux le meilleur. Ils ne sont pas plus impatients que moi. Le football est impatient. Quand on a pris le club, est-ce que vous croyez qu'on s'est mis devant le Parc en disant +on va gagner dans quatre, cinq ans et cette année, tranquille+ ? Ca n'existe pas. Ils savent qu'il y a du boulot. Ils ont pris des personnes pour faire le travail. Si on se trompe, on change. Le football va vraiment vite. On a besoin de ferveur, de folie. De temps en temps, il faut mettre le feu, la bonne folie, la passion. Celle de Moratti, d'Abramovitch, de Borelli."

Q: Que vous manque-t-il pour vous asseoir à la table des grands clubs ?

R: "La victoire. Les grands joueurs veulent gagner et jouer les grandes compétitions. Même si tout le monde dit le contraire, c'est encore plus important que le contrat. On n'a pas les titres, peut-être pas non plus la possibilité de donner à quelqu'un la conviction qu'il peut gagner. Quand un joueur va au Real Madrid, il sait qu'il peut gagner la C1. Il faut entrer dans un projet et croire que c'est possible. Nous, on y croit."

Q: Vous pouvez gagner la C1 l'an prochain ?

R. "C'est difficile. Si on y va, on sera dans le 4e chapeau. On va commencer la Ligue des champions de l'autre côté, par une finale. C'est plus dur."

Q: Il y a eu un souci avec Nene et sa prolongation de contrat tarde...

R: "On n'y pense pas. Cette année, on a eu peu de problèmes. J'aurais aimé avoir plus de problèmes de joueurs mécontents de ne pas jouer. C'est mieux pour l'équipe."

Q: D'autres, comme Sakho ou Gameiro, ont souffert de la concurrence...

R: "Pour être compétitif dans quatre compétitions, il faut la concurrence. Ce que les joueurs ont vécu cette année c'est très compliqué. Ils ont été formidables. Le jugement par rapport à eux est positif à 80%. Gameiro a marqué 13 buts. Après, on a changé de système, Ménez, Pastore ont été bons. C'est la vie d'une saison. Ils sont capables de rebondir, c'est le moment d'en donner la preuve."

Propos recueillis par Colin DRONIOU et Stanislas TOUCHOT

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