L'Ulster et Edimbourg s'affrontent samedi à Dublin (17H45 locale, 18H45 française) dans une demi-finale de la Coupe d'Europe inattendue, dont le vainqueur affrontera ou le Leinster dans trois semaines à Twickenham.
Les deux adversaires ont chacun réussi un exploit en quarts de finale, Edimbourg face au Stade Toulousain (19-14) et l'Ulster sur le terrain du Munster (22-16), mais les Irlandais partiront favoris après leurs deux larges succès sur les Ecossais en Ligue celtique (42-20 et 38-16).
"On n'a pas souvent des occasions comme celle-là", a reconnu le talonneur Rory Best, parlant du match "le plus important de sa carrière" pour un club tombé dans l'ombre de ses voisins du Leinster et du Munster, après avoir donné à l'Irlande son premier titre de champion d'Europe en 1999.
L'équipe est construite autour d'un noyau d'internationaux irlandais (Trimble, Court, Best, Ferris) renforcé par un gros contingent sud-africain (Terblanche, le demi de mêlée et buteur Ruan Pienaar, pièce-maîtresse de l'équipe, Muller, Wannenburg). Elle sera en revanche privée de son champion du monde, le pilier All Black John Afoa, suspendu.
Avec cette solide ossature et la charnière Ruan Pienaar-Ian Humphreys en chef d'orchestre, les Nord-Irlandais ont renoué avec leur glorieux passé.
Ils se sont frayés un chemin hors de la "poule de la mort" avec Clermont et Leicester, puis ont éliminé sans trembler le Munster dans son stade de Thomond Park où il n'avait plus perdu en Coupe d'Europe depuis 2007, pour enfin retrouver un dernier carré continental. Ils n'avaient plus atteint ce stade de la compétition depuis 1999... l'année de leur seul titre.
Si la présence de l'Ulster dans le dernier carré n'était pas forcément attendue, celle d'Edimbourg est une énorme surprise, et une première pour le rugby écossais.
Catastrophiques en Ligue celtique, où ils occupent l'avant-dernière place, les joueurs se transcendent sur la scène européenne, où ils ont gagné six de leurs sept matches cette saison.
"Nous sommes dans une telle forme dans cette compétition que nous pouvons avoir confiance", a assuré l'entraîneur Michael Bradley à qui "le statut d'outsider convient bien".
Le coach s'appuie naturellement sur une ossature d'internationaux écossais - le centre De Luca, la charnière Blair-Laidlaw, l'excellent troisième ligne Denton - qui auront à coeur de se racheter de leur piteux Tournoi des six nations, terminé avec la Cuillère de bois.
Mais l'une de ses meilleures armes est l'ailier Tim Visser, meilleur marqueur d'essais de la Ligue celtique, de nationalité... néerlandaise.