Des scientifiques auraient découvert une nouvelle raison qui expliquerait l’apparition de rides sur la peau, dans une étude parue le 11 janvier dernier. Cette découverte pourrait permettre la mise au point de nouvelles technologies pour atténuer les signes de l'âge.
Elles sont l'ennemi de nombreuses personnes. Une fois la vingtaine dépassée, la peau a tendance à se relâcher et à laisser apparaître des rides qui s’intensifient avec l’âge. Elles apparaissent souvent assez prématurément à cause d’une consommation excessive de tabac, d’une exposition importante aux UV ou à la pollution. Pourtant certaines personnes en ont naturellement plus que d'autres au même âge. Et des scientifiques avancent déjà une cause moins connue que le collagène.
De façon plus naturelle, les rides sont dues à une diminution de production de collagène par la peau, qui commence généralement à partir de 25 ans. Le collagène est une protéine qui permet de maintenir l’élasticité de notre peau, mais également d’entretenir la bonne santé de nos tissus et cartilages. Pour pallier cette diminution qui s’instaure petit à petit, des soins à base de cette protéine existent, sous forme de crème, de poudre ou de gélule.
Mais à en croire la découverte des scientifiques du Center for Microbiome Innovation (CMI) de l’Université de Californie à San Diego et de L’Oréal Research and Innovation, une autre explication peut être impliquée dans le vieillissement de la peau.
Le microbiome de la peau associé aux rides ?
«Vous avez probablement remarqué qu’il y a certaines personnes qui ont une peau plus jeune ou plus âgée que beaucoup d’autres de leur âge. En utilisant des méthodes statistiquement avancées, nous avons pu séparer les microbes qui sont associés à ces types de signes de vieillissement pour la peau, de ceux qui sont simplement associés à l’âge comme nombre chronologique», a expliqué Se Jing Song, auteure de l’étude et directrice du CMI, dans un communiqué.
Cette étude a examiné de manière exhaustive les données recueillies au cours de 13 études que L’Oréal avait menées dans le passé sur la santé de la peau. Les recherches ont été menées auprès de 650 femmes, âgées de 18 à 70 ans.
Ce travail a reposé sur des données cliniques cutanées, ainsi que sur des données relatives à l’identification et la classification de bactéries. À la connaissance de l’équipe de chercheurs, cette étude est la première à isoler les microbes associés spécifiquement aux signes du vieillissement et à la santé de la peau, plutôt qu’à l’âge chronologique.
En conclusion, les scientifiques ont déterminé deux tendances notables, publiées dans la revue scientifique Frontiers in Aging. Tout d’abord, une association positive entre la diversité du microbiome cutané, qui correspond à l’ensemble des micro-organismes vivant sur la peau, et les lignes cantonales latérales (ce que l’on appelle des rides pattes d’oie). Puis, une corrélation négative entre la diversité du microbiome et la perte d’eau transépidermique, soit la quantité d’humidité qui s’évapore à travers la peau.
«Une avancée» pour la connaissance du microbiome cutané
«Cette recherche est révolutionnaire dans l’identification de nouveaux biomarqueurs microbiens liés à des signes visibles de vieillissement», a déclaré Quian Zheng, co-auteure et responsable de la recherche avancée chez L’Oréal.
En effet, cette étude a démontré des éléments très intéressants pour la recherche scientifique cutanée. «Elle marque une étape importante vers le développement de technologies pour une peau plus saine et plus jeune», a affirmé Quian Zheng.
L’objectif de l’équipe est de se concentrer sur l’identification des biomarqueurs spécifiques du microbiome cutané afin de mettre au point une méthode qui pourrait permettre de les améliorer. Cela pourrait, à terme, donner de nouvelles technologies à travers des cosmétiques ou d’autres outils de beauté pour atténuer les signes de l’âge, encore différemment de ce qui est fait à l’heure actuelle sur le marché.