Des scientifiques ont découvert un volatile atteint de gynandromorphisme, c'est-à-dire que son corps présentait des caractéristiques à la fois mâles et femelles. Un phénomène tellement rare que c'est la deuxième fois seulement qu'il est observé chez cette espèce d'oiseau.
En Colombie, un très rare spécimen de volatile a été aperçu. Ce tangara émeraude, observé à plusieurs reprises entre octobre 2021 et juin 2023 par les scientifiques avait d’ailleurs fait l’objet de diverses publications dans la revue Journal of Field Ornithology. Sa particularité : un plumage qui sort de l’ordinaire. En effet, sur les photos capturées par un ornithologue, l’oiseau perché sur une branche présente deux couleurs distinctes et clairement délimitées. D’un côté, il est bleu, de l’autre il est vert. Zoologiquement dit, l’animal présente des caractéristiques mâles et femelles, une anomalie génétique assez rare chez cette espèce d’oiseaux.
Plus précisément, le Tangara émeraude observé est atteint de gynandromorphisme, un phénomène rarissime. Dans son cas précis, la répartition des caractéristiques est bilatérale, c’est-à-dire que le corps de l’animal est clairement scindé en deux parties. Outre la beauté de ces couleurs chatoyantes associées, ce découpage indique que le volatile possède un côté mâle (bleu) et un côté femelle (vert).
une Erreur dans la fécondation
En clair, selon le Larousse, le gynandromorphisme est une anomalie individuelle de certains animaux, «qui juxtaposent des régions mâles et des régions femelles». Si ce phénomène lié à une erreur dans la fécondation est régulièrement observé chez les insectes, les lézards ou les papillons, c’est seulement la deuxième fois en un siècle que de telles caractéristiques sont observées chez cette espèce d’oiseaux en particulier. En poussant le raisonnement de ce cas d’étude précis, on pourrait imaginer que le tangara émeraude porteur de gynandromorphisme présente un testicule à droite et un ovaire à gauche.
Néanmoins, cela ne veut pas dire que l’animal est porteur d’hermaphrodisme, lequel s’applique aux individus qui possèdent un appareil reproducteur à la fois mâle et femelle, comme les hippocampes par exemple.
En revanche, d’après les observations des scientifiques, cet oiseau mi-vert mi-bleu ne semble pas partager grand-chose avec ses congénères : il viendrait se nourrir après les autres oiseaux qui semblent se méfier de son apparence particulière. Rien ne permet de définir si l’animal peut – ou non – se reproduire ; il n’en a visiblement pas eu l’occasion. Mais pour John Murillo qui a pu observer l’oiseau, l’étude qui en a découlé permettra très probablement d’en savoir davantage sur le développement sexuel de ces animaux.