Le syndrome de Stockholm est un phénomène psychologique qui a défrayé la chronique à de nombreuses reprises. Ce mécanisme puise son origine dans une prise d'otages qui a eu lieu le 23 août 1973, il y a cinquante ans.
C'est l'un des phénomènes psychologiques les plus connus. Le fameux syndrome de Stockholm est désormais étudié depuis plus de cinquante ans à travers la planète, mais c'est bien en Suède qu'il puise ses origines. Un braquage organisé le 23 août 1973 dans une banque de la capitale du pays lui a donné son nom. Une histoire rocambolesque s'est nouée entre les preneurs d'otages et leurs victimes, durant un siège de six jours.
D'où vient-il ?
En 1973, Jan-Erik Olsson était entré dans une banque armée d'une mitraillette. Alors détenu en permission, il s'était mis en tête de braquer une agence de la banque Kreditbanken. Il décida alors de retenir en otages quatre personnes et exigea des forces de l'ordre que celles-ci libèrent un autre braqueur, Clark Olofsson, pour qu'il le rejoigne. Alors qu'il était resté plusieurs heures enfermé avec les personnes retenues contre leur gré, Jan-Erik Olsson s'est rendu compte que le climat était devenu plus «amical» que d'ordinaire dans ce genre de situation. Le braquage dura finalement six jours, pendant lesquels un lien se créa entre toutes les personnes présentes, et les policiers se dirent même surpris de la docilité des otages. Certains allant même jusqu'à défendre leurs ravisseurs.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Après la prise d'otage suédoise de 1973, des spécialistes se mettent à analyser le comportement des captifs. Frank Ochberg, psychiatre américain, développe alors une théorie sur ce qui deviendra officiellement le «syndrome de Stockholm». Les experts expliquent que les otages développent une forme de confiance envers les ravisseurs, qui parviennent à justifier leur acte. À l'inverse, les victimes peuvent créer une forme de ressentiment très fort contre les forces de l'ordre, d'autant plus si l'arrestation se fait de manière violente. Le tout est une forme de mécanisme de survie pour faire face à une situation de violence extrême, et n'est pas limitée aux braquages, mais peut s'étendre à des contextes familiaux difficiles ou encore sur le lieu de travail.
Une thérapie possible ?
Le syndrome de Stockholm ne prend pas nécessairement fin à l'arrêt de la prise d'otages ou du contexte l'entraînant. Jan-Erik Olsson racontait d'ailleurs à franceinfo que certains de ses captifs étaient venus lui rendre visite en prison quelque temps plus tard. Une thérapie est donc souvent importante afin que les victimes prennent conscience de leur mal et finissent par aller mieux.