Si les communications avec la sonde Voyager 2 ont été interrompues ce mardi 1er août, la Nasa a assuré que son mythique «vaisseau» était néanmoins «en bonne santé». Mais en quoi consistent les missions de cette sonde actuellement à 19,9 milliards de kilomètres de la Terre ?
Voilà près de 46 ans que la sonde Voyager 2 a été envoyée dans l’espace par la Nasa. Lancée en 1977 avec sa sœur jumelle, la Voyager 1, afin d’explorer les planètes du système solaire, la sonde Voyager 2 a quitté la bulle protectrice du soleil, aussi appelée héliosphère, en novembre 2018.
Elle est depuis entrée dans l’espace interstellaire. C’est seulement le deuxième engin, après la Voyager 1 en 2012, à franchir ce cap crucial, comme le rappelle Numerama. Depuis, sa mission n’est plus tout à fait la même que lors de son lancement en 1977.
Étudier l'héliopause
En effet, une dizaine d'articles publiées dans Nature Astronomy dévoilent les informations envoyées par la sonde Voayager 2. Celle-ci transmet des données cruciales sur le processus de traversée de l’héliopause, la frontière entre l’héliosphère et l’espace interstellaire.
Dans cette zone de l’espace, plusieurs éléments entrent en collision : les particules interstellaires ainsi que les particules supersoniques issues des vents solaires, formant ce qu’on appelle le «choc terminal». Ainsi, traverser cette héliosphère est un véritable défi.
Les sondes Voyager 1 et 2 ont cependant réussi cette fameuse traversée, mais les données récoltées par la première sont très incomplètes. L’instrument de mesure du plasma de Voyager 1 est cassé depuis 1980. Heureusement, les fonctionnalités de Voyager 2 sont intactes.
Une aubaine pour les astronomes : la traversée de Voyager 2 au-delà de l’héliopause a permis de bel et bien confirmer qu’une frontière est définie, grâce à la captation des différences de plasma entre les différentes zones.
La puissance des vents solaires
La sonde Voyager 2 a également résolu un autre mystère : celui de la portée des vents solaires. «La vieille idée que le vent solaire serait graduellement soufflé en allant toujours plus loin dans l’espace interstellaire n’est tout simplement pas vraie», a révélé Don Gurnett, un des scientifiques ayant reçu et analysé ces données.
L’héliopause est donc assez solide est distincte pour arrêter la progression de ces vents solaires dans l’espace interstellaire. Cependant, la sonde Voyager 2 a également détecté que certaines particules solaires avaient pu s’échapper de l’héliosphère et donc franchir l’héliopause.
Enfin, Voyager 2 a complété les données déjà transmises par Voyager 1 : le plasma contenu dans l’espace interstellaire est plus froid et bien plus dense que celui de l’héliosphère.
Les deux engins de la Nasa transmettent donc de très précieuses informations sur cette région de l’espace encore très méconnue.
Ce mardi, la Nasa a tenu à rassurer en assurant que la sonde Voyager 2 était en «bonne santé» malgré l’interruption du contact avec celle-ci, a relayé l'AFP. Elle devrait être rétablie d'ici le mois d'octobre grâce à une manoeuvre de réorientation de son antenne.