Des fragments de l’astéroïde Ryugu, situé à 300 millions de kilomètres de la Terre, ont permis de découvrir pour la première fois un des composants de l'ARN, nécessaire à l'apparition de la vie.
Une découverte remarquable. Grâce au travail de la sonde japonaise Hayabusa-2, des fragments de poussière présents sur l’astéroïde Ryugu ont pu être analysés. Selon une étude publiée ce mardi dans le média scientifique Nature, cet échantillon de 10 milligrammes comprenait de l'uracile, un des quatre composants de l'ARN avec l'adénine, la cytosine et la guanine, nécessaire à l'apparition de la vie.
Pour la première fois, les scientifiques ont pu confirmer la présence d'une brique d'ARN sur un astéroïde, ce qui relance la théorie appellée «Panspermie», défendue par plusieurs hommes de sciences depuis le 19e siècle, qui explique la naissance de la vie sur Terre suite à un transfert de molécules présentes dans l'espace, vers la Planète bleue.
«La présente étude suggère fortement que de telles molécules d'intérêt prébiotique se sont généralement formées dans les astéroïdes carbonés, y compris Ryugu, et ont été livrées à la Terre primitive», peut-on lire dans la présentation du rapport. L'échantillon, rapatrié sur Terre en 2020 par la sonde japonaise Hayabusa-2, avait déjà permis de trouver des acides aminés, ces molécules permettant la formation des protéines.
La découverte offre une «preuve solide qu'un des composants de l'ARN a été livré sur Terre avant même l'émergence de la vie», via un astéroïde semblable à Ryugu qui se serait écrasé sur notre planète, a expliqué à l'AFP Yasuhiro Oba, professeur associé à l'Université de Hokkaido, un des auteurs de l'étude,
Le scientifique a indiqué qu'une solution acide avait permis d'extraire les molécules, analysées à l'aide d’instruments dédiés, permettant de finalement identifier l'uracile.