Des scientifiques chinois ont découvert près de 1.000 microbes, bactéries et virus emprisonnés dans les glaciers du plateau tibétain. Avec le réchauffement climatique, ces micro-organismes se libèrent et menacent les populations alentours.
Selon le Giec, la fonte des glaces est l’une des plus grandes menaces pour la planète. Au Tibet, qui compte près de 46.000 glaciers, la chaleur libère peu à peu bactéries, virus et autres micro-organismes, mais aussi du carbone et du méthane.
Ainsi, une équipe de scientifiques chinois a découvert 968 espèces différentes de microbes qui vivent dans des conditions extrêmes : des températures glaciales, un haut niveau de radiation solaire, quasiment aucune source de nourriture. Selon Futura Science, ils ont la capacité de se congeler et se décongeler en fonction des températures. Les scientifiques chinois mènent actuellement un projet de recherche, intitulé le «catalogue des génomes et gènes du glacier tibétain» (TG2G), qui est voué à être complété par la découverte de nouveaux organismes au fur et à mesure des recherches.
Menaces des sources d’eau
Le plateau du Tibet est une source importante d'approvisionnement en eau pour les villes asiatiques aux alentours. Ce plateau, aussi appelé «château d'eau de l'Asie», se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne mondiale. En effet, le changement climatique a déjà provoqué le rétrécissement de 80 % des glaciers du plateau. Selon l'Organisation météorologique mondiale, «la majeure partie du plateau tibétain a accusé une diminution des jours d'enneigement entre 1980 et 2016, à raison d'une diminution moyenne de moins de 2 jours/an sur près de la moitié de la région, et de plus de 4 jours/an dans certaines zones». La dispersion dans l'atmosphère de ces gaz à effet de serre vont à nouveau aggraver le réchauffement, de même que la libération des micro-organismes qui se deverseront dans les terres et les eaux tibétaines.
Des virus vieux de 15.000 ans
Les scientifiques estiment qu'il est nécessaire de répertorier les microbes de ces glaciers afin d'évaluer leurs conséquences. Déjà 3.241 génomes en provenance de 21 glaciers entre 2016 et 2020 ont été comptabilisés et ont permis de constater que 82 % des génomes sont de nouvelles espèces, 11 % de ces espèces ont été trouvées sur le même glacier et 10 % ont été retrouvées sur tous les glaciers étudiés.
En 2021, une autre étude de scientifiques chinois avait permis d'identifier 33 virus (dont 28 inconnus) piégés dans le plateau de glace Guliya au Tibet. L'âge de certains de ces virus découverts avait été estimé à plus de 15.000 ans.