Le géant français de la pharmaceutique Sanofi a annoncé ce mardi 3 août dans un communiqué le rachat du spécialiste américain de l’ARN messager, Translate Bio, pour une valeur de 3,2 milliards de dollars, soit 2,7 milliards d’euros, lors du troisième trimestre 2021.
Cette acquisition s’inscrit dans le prolongement des opérations menées entre les deux firmes, qui avaient conclu un accord de licence exclusif afin de développer des vaccins à ARN messager dès juin 2018. Cette technologie, en pleine expansion depuis la pandémie de Covid-19, est utilisée dans les vaccins les plus efficaces pour lutter contre le coronavirus, comme Moderna ou Pfizer.
[#News ] @sanofi va acquérir @TranslateBio et accélère le déploiement de la technologie de l’#ARNm dans le développement de #vaccins et d’agents thérapeutiques. Lire le communiqué https://t.co/2XZuUyrf89
— Sanofi France (@SanofiFR) August 3, 2021
Le leader français de la santé espère rattraper le retard pris sur ses concurrents avec cette annonce et son projet de création d’un centre de recherche dédiée à cette nouvelle technologie dans les mois à venir.
«Translate Bio apporte une plate-forme de technologie de l’ARNm et une solide expertise à notre recherche, renforçant ainsi notre capacité à explorer les promesses de cette technologie pour développer à la fois des vaccins et des médicaments qui seront les meilleurs de leur classe pharmacothérapeutique», a affirmé Paul Hudson, le directeur général de Sanofi, dans un communiqué.
L’ARN messager envisagé pour vaincre le sida ou la malaria
L’un des concurrents du géant français, l’entreprise BioNTech, a annoncé le mois dernier un projet de vaccin utilisant l’ARNm pour stopper la malaria. Les autres pionniers de cette technologie ont annoncé qu’ils travaillaient pour lutter contre d’autres maladies infectieuses, allant de différents types de cancers au sida. Nul doute que les investissements liés à l’ARN messager vont se multiplier dans les années à venir afin d’éradiquer la plupart de ces fléaux.
De son côté, Sanofi a annoncé en juin dernier avoir lancé ses premiers essais avec Translate Bio concernant la grippe saisonnière. Une première étape avant de passer à des maladies infectieuses plus meurtrières, comme le souligne Paul Hudson : «notre objectif est de libérer le potentiel de l'ARNm dans d'autres domaines stratégiques, comme l’immunologie, l’oncologie et les maladies rares, en plus des vaccins».
A la différence d’un vaccin classique, qui inocule une version affaiblie ou neutralisée d'un virus, l’ARN messager introduit directement dans les cellules une séquence de génome afin de créer des anticorps destinés à éliminer le virus.