Les compléments alimentaires amincissants à base de plante médicinales ne seraient pas efficaces. Des chercheurs de l'Université de Sydney estiment ainsi dans une récente étude que les preuves sont insuffisantes pour justifier leur recommandantion par des professionnels de santé.
Afin de vérifier et de mettre à jour les données concernant «la sureté et l’efficacité des médecines complémentaires» aidant à la perte de poids, les chercheurs ont réalisé une méta-analyse des études déjà existantes portant sur les herbes médicinales. Il s’agit d’un recensement de toutes les analyses et synthèses établies depuis le début de la réalisation des recherches jusqu’à celles datant de 2018.
Parmi les herbes, on retrouve différentes plantes comme le théier, le tamarinier de Malabar, l’éphédra chinois, le manguier d’Afrique, le cissus quadrangularis de la famille des raisins, le mangoustanier ou encore le phaseolus vulgaris plus connu sous le nom de haricot.
Pour leur étude, les chercheurs australiens ont retrouvé 54 essais contrôlés portant sur 4331 adultes en bonne santé, en surpoids ou obèses, d’après The Guardian. L’effet sur la perte de poids des suppléments à base de plantes a donc été comparé à l’impact des placebos administrés.
Au final, le haricot est le seul agent qui s’est démarqué du reste. Celui-ci présentait une différence dite «statistiquement significative». En d’autres termes, il y avait bien une perte de poids sur le plan théorique plus importante que le placebo, mais en pratique, cette perte de poids n’excédait pas 2,5 kilos.
En ce qui concerne les autres plantes, aucun effet n’a été constaté sur le plan statistique et clinique. Toutefois, dans 3 essais contrôlés, la combinaison de Garcinia mangostrana (mangoustanier) contenant de l’éphédra chinois, ou du phaseolus vulgaris (haricot) ou encore du camellia sinensis (thé), les chercheurs ont noté un bénéfice dans la perte de poids. Mais en raison du très peu nombre d’études, d’une méthodologie pauvre qualitativement et d’un manque de clarté concernant les conditions d’utilisation, ils préfèrent rester prudents quant à l'interprétation de ces résultats.
Alors qu’en 2016, 600 millions d’adultes dans le monde souffraient d’obésité, ces derniers ont pu représenter des consommateurs potentiels des compléments amincissants que l’on peut trouver sur le marché. Erica Bessell, l’une des scientifiques de l’équipe de Sydney, rappelle ainsi que «les suppléments à base de plantes et diététiques peuvent sembler être une solution rapide aux problèmes de poids, mais les gens doivent être conscients du peu que nous en savons réellement sur eux».
Totalement transparente à l’égard de ce sujet, elle insiste sur le fait que « très peu d’études de haute qualité ont été réalisées, avec peu de données sur l’efficacité et la sûreté à long terme».
Les chercheurs devaient présenter leur étude lors du 28ème Congrés annuel de la Communauté européenne de l'obésité (EASO), qui se tient en ligne du 10 au 13 mai.