Alors que le mpox connaît une recrudescence en Afrique, Moderna travaille sur un vaccin décrit comme prometteur. Les premiers tests semblent indiquer une efficacité supérieure à celle des autres injections.
Encore expérimental, un vaccin du laboratoire Moderna contre le mpox suscite déjà l'espoir. D'après une étude sur des animaux, dont les résultats ont été publiés ce mercredi par la revue Cell, son efficacité pour réduire les symptômes et la durée de la maladie semble supérieure à celle des vaccins disponibles actuellement.
L'injection aujourd'hui commercialisée sous le nom de Jynneos aux Etats-Unis, Imvanex en Europe et Imvamune au Canada est composée d'un virus «vivant atténué», c'est-à-dire affaibli pour ne pas transmettre la maladie aux humains. Une génération plus ancienne de vaccin, ACAM2000, est plus protectrice mais ne peut être administrée à tous les publics en raison de ses effets secondaires.
Le nouveau vaccin développé par Moderna est différent car il repose sur la technologie de l'ARN messager. Il inclut des instructions génétiques qui entraînent le système immunitaire à reconnaître quatre antigènes permettant au virus de s'accrocher aux cellules.
Testé sur des macaques
Pour l'heure, il n'a été testé que sur des animaux, en l'occurence des macaques. Le prototype de Moderna, appelé mRNA-1769, a été injecté à six d'entre eux tandis que six autres se sont vus administrer le vaccin atténué. Huit semaines plus tard, ils ont tous été exposés à une souche mortelle de mpox, y compris un dernier groupe témoin de six singes non-vaccinés.
Cinq des six macaques du groupe témoin sont morts, mais tous les animaux vaccinés ont survécu. Les primates ayant bénéficié de la technologie de l'ARN messager ont toutefois perdu moins de poids et présenté moins de lésions que ceux injectés avec le vaccin atténué.
Le prototype de Moderna a par ailleurs réduit de près de 10 jours la période pendant laquelle les lésions étaient visibles et la charge virale dans le sang et dans les prélèvements au niveau de la gorge s'est révélée inférieure. Cela pourrait indiquer que le vaccin agit également sur le risque de transmission.
Selon Alec Freyn, l'un des auteurs de l'étude et membre de Moderna, mRNA-1769 a été testé sur d'autres virus de la même famille et s'est montré efficace dans certains cas, notamment contre la vaccine, la variole bovine, celle du lapin ou encore celle du chameau.
Pour les chercheurs, l'objectif est à présent de lancer les premiers tests cliniques sur les humains, qui auront lieu au Royaume-Uni. L'enjeu est de taille puisque l'Afrique connaît actuellement une recrudescence du mpox. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclenché son plus haut degré d'alerte sanitaire mondiale le 14 août dernier, notamment après l'apparition d'un nouveau variant, nommé 1b.