Le monde médical se mobilise pour en finir avec les «certificats absurdes» grâce à la campagne «Septembre Violet», lancée mardi par le Collège de la Médecine Générale.
Comme son nom l’indique, elle durera tout le mois de septembre. Lancée par le Collège de la Médecine Générale (CMG) mardi 27 août, «Septembre Violet» est une initiative destinée à éradiquer la pratique des certificats médicaux injustifiés, illégaux ou simplement absurdes. Affiches en salle d'attente, courriers aux «décideurs», avec cette opération de communication, le CMG souhaite «interpeller l’opinion publique et les pouvoirs publics», pour tendre vers la suppression de nombreux certificats qui, «accaparent les médecins, impactant leurs disponibilités pour d'autres motifs», écrit-il dans un communiqué.
En effet, «quand votre médecin est occupé par un certificat absurde, il ne soigne pas», peut-on lire sur une affiche de campagne partagé sur X par l’association.
STOP aux « certificats médicaux absurdes » !
Le CMG lance #SeptembreViolet, une campagne nationale visant à réduire la surcharge administrative des MG en éliminant les demandes de certificats médicaux injustifiés.
Communiqué : https://t.co/1xdJn1MtB8#CertificatsAbsurdes pic.twitter.com/BV0pv28hvF— Collège de la Médecine Générale (@LeCollegeMG) August 27, 2024
Alors que le phénomène semble être devenu un fardeau administratif de plus en plus lourd pour les médecins, la campagne espère réduire les délais de consultation et permettre une prise en charge plus rapide des patients aux besoins réels.
«Supprimer 1 consultation absurde par jour auprès de 60.000 médecins généralistes, (...) c’est faire économiser 1 million d’euros par jour à l’Assurance Maladie», a assuré par ailleurs le CMG.
«Trois types» de certificats injustifiés
Selon le CMG, qui rassemble syndicats et sociétés savantes, il existe «trois types» de certificats injustifiés. Une partie sont «illégaux» et doivent «cesser». Ils sont souvent demandés par des «compagnies d’assurance qui réclament régulièrement des informations médicales détaillées pour invalidité, décès, ou annulation de voyage», a précisé le Collège.
Outre les certificats «absurdes», d'autres sont «sans fondement juridique». Il s’agit notamment des «certificats de sport pour clubs non affiliés à fédération», ceux pour «absences en cantine scolaire, centre aéré», ou «les certificats de soins courants en crèche». Des patients en réclament pour «changer une douche dans un logement social, avoir une clé de casier au collège», a fustigé encore le CMG, tout en appelant les élus et institutions à faire évoluer les comportements.
Une série de propositions législatives
Les médecins généralistes sont appelés à soutenir la campagne, en affichant, dans leur salle d’attente, les visuels disponibles sur le site du CMG. Ce dernier a mis à leur disposition un générateur de courriers pour «refuser» des demandes «absurdes» de crèches, d’écoles, de clubs sportifs, d’assurances ou encore d’autres institutions.
Le Collège adressera de son côté divers courriers aux députés, association des maires de France, représentants des assureurs, rectorats, ou ministères concernés.
Car outre les actions de sensibilisation, la campagne s’accompagne d’une série de propositions législatives. Parmi elles, la création d’une liste officielle des situations nécessitant un certificat médical, ainsi qu’une simplification des démarches pour les parents d’enfants malades et avec l’introduction d’une auto-déclaration des arrêts de travail de courte durée. Une mesure déjà mise en place dans plusieurs pays confrontés à des pénuries de médecins, comme le Royaume-Uni.