La vasectomie, opération revenant à se faire stériliser, est bien moins marginale chez les hommes en France. Son nombre a été multiplié par 15 en seulement 12 ans, a révélé une étude lundi 12 février.
«Le nombre de vasectomies a augmenté chaque année depuis 2010, passant de 1.940 vasectomies en 2010 à 30.288 en 2022, soit une multiplication par quinze», a révélé une étude, publiée lundi par l'Assurance maladie et l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Autorisée depuis 2001, l’opération consistant à se faire stériliser, via une ligature des canaux permettant aux spermatozoïdes de sortir des testicules, était très rarement envisagée.
Mais depuis quelques années, les hommes se tournent vers cette option définitive, qui est en réalité le seul choix de contraception dont dispose un homme, mis à part le port systématique d'un préservatif. Médiatisées depuis quelques années, des méthodes alternatives comme des anneaux contraceptifs n'ont pas fait leurs preuves scientifiques.
Une évolution des mentalités
Cette augmentation des vasectomies arrive en même temps que se manifeste une évolution des mentalités sur les questions liées à la contraception : de plus en plus de personnes prônent un meilleur partage de la charge mentale de la contraception, dont la responsabilité est très souvent inférée aux femmes, via notamment la prise quotidienne de la pilule qui a parfois des effets secondaires particulièrement pénibles.
Désormais, les hommes sont même plus nombreux que les femmes à choisir une forme de stérilisation. Les auteurs de l'étude y voient en partie la conséquence de l'affaire des implants Essure. Couramment utilisés comme méthode de stérilisation féminine, ils avaient été retirés du marché à la fin des années 2010 en raison d’effets indésirables.
L’augmentation des vasectomies est aussi liée à la progression de l’opération : «La diminution de la lourdeur de la pratique a pu conduire les hommes à davantage y recourir», selon la démographe Mireille Le Guen, spécialiste des questions de contraception. Toutefois, il ne s’agit pas de l’unique raison et des «études sociologiques» seraient nécessaires, a-t-elle affirmé auprès de l’AFP.