Basée sur 281 études menées dans 36 pays différents, l’analyse publiée dans la revue médicale BMJ ce lundi 9 octobre a conclu que 14% des adultes et 12% des enfants à travers le monde ont une addiction liée aux aliments ultra-transformés.
Un éclairage scientifique pouvant faire avancer les politiques de santé publique sur le globe. Publiée ce lundi dans le British Medical Journal (BMJ), une enquête fondée sur l’analyse de 281 études conduites dans 36 pays du monde a conclu que 14% des adultes et 12% des mineurs sont accros aux aliments ultra-transformés.
La consommation de ces produits comme les glaces, les boissons gazeuses ou encore les plats préparés a explosé ces dernières années. Selon la revue médicale, ils constitueraient plus de la moitié du régime alimentaire moyen des adultes au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, ainsi que 30% des habitudes alimentaires du même public en France.
Or, le lien entre la consommation de ces aliments et le risque accru de cancer, de prise de poids ou de maladies cardiaques a été mis en lumière par une multitude d’études récentes.
Les chercheurs cités par le BMJ ont constaté que certains consommateurs de produits ultra-transformés ont des comportements s’apparentant à ceux des accros à des substances addictives comme le tabac, l’alcool ou la drogue.
«Les glucides ou les graisses raffinés provoquent des niveaux de dopamine extracellulaire dans le striatum cérébral similaires à ceux observés avec des substances addictives telles que la nicotine et l'alcool. Sur la base de ces parallèles comportementaux et biologiques, les aliments qui fournissent des niveaux élevés de glucides raffinés ou de graisses ajoutées sont de bons candidats pour devenir des substances addictives», ont expliqué ces derniers.
Parmi les comportements observés, ils ont relevé «des envies intenses, des symptômes de sevrage et la poursuite de la consommation malgré des conséquences telles que l'obésité ou une moins bonne santé physique et mentale».
Les scientifiques veulent classer ces aliments comme addictifs
Les scientifiques qui ont contribué à cette étude ont souligné l’importance de classer comme addictifs les aliments riches en glucides et en graisses. Cela permettrait de faire avancer les politiques de santé publique dans la majeure partie des pays du globe, où cette tendance se développe un peu plus chaque année.
«La validité et la pertinence clinique de l'addiction alimentaire font l'objet d'un soutien convergent et cohérent. En reconnaissant que certains types d'aliments transformés ont les propriétés de substances addictives, nous pourrons peut-être contribuer à améliorer la santé dans le monde», a déclaré Ashley Gearhardt, auteur de l'article et professeur de psychologie à l'université du Michigan (États-Unis).