Ce mardi 13 juin, l'exécutif a annoncé la relocalisation en France de certains médicament essentiels. Une première liste a été révélée.
Pour prévenir les pénuries et retrouver une autonomie sanitaire, l'Elysée a annoncé ce mardi 13 juin la relocalisation prochaine d'une cinquantaine de médicaments prioritaires. Dans un premier temps, une liste d'une vingtaine de molécules essentielles «en cours de relocalisation ou d'augmentation de capacités» a été communiquée.
Plus de 200 millions d'euros d'investissements sont prévus pour mener ces projets à bien. Des dépenses jugées nécessaires après l'inquiétude suscitée cet hiver par le manque de paracétamol et d'amoxicilline, en pleine triple épidémie de grippe, de bronchiolite et de Covid-19.
Ces deux molécules font partie de celles qui sont «en cours de relocalisation ou d'augmentation de capacités», mais, en réalité, le problème touche surtout des médicaments dits «à intérêt thérapeutique majeur».
antibiotiques
L'amoxicilline fait partie des médicaments dont la fabrication est en cours de relocalisation en France. Elle est couramment utilisée dans le traitement de nombreuses infections bactériennes. Cet antibiotique est notamment indiqué en cas d'angine et d'infections rénales, pulmonaires, articulaires, cardiaques, dentaires... etc.
La ciprofloxacine, un antibiotique à large spectre, est également concernée. Elle est utilisée pour lutter contre les infections urinaires, intestinales et pulmonaires.
Réanimation et urgence
Indiqué dans la prise en charge de douleurs faibles à intenses, de la fièvre et des états grippaux, le paracétamol est l'une des molécules essentielles identifiées par le gouvernement. Il n'est pas le seul analgésique ciblé puisque la morphine, pour les douleurs chroniques aigues, notamment cancéreuses, et le fentanyl, pour les douleurs en post-opératoire et lors d'anesthésies, font aussi partie de la liste.
Le propofol, indiqué dans l'anesthésie générale ou la sédation lors d'hospitalisations, doit être relocalisé, de même que le midazolam, une molécule utilisée lors de convulsions chez l'enfant ainsi que dans la prise en charge de l'anesthésie.
La liste s'allonge avec le Diazépam, prescrit en cas d'anxiétés et de convulsions chez l'enfant, et le Clonazépam, indiqué pour traiter le syndrome de Lennox-Gastaut. Ces deux molécules sont aussi utilisées dans le traitement de l'épilepsie.
Plusieurs curares prescrits dans les unités de soins intensifs sont également concernés. Il s'agit du rocuronium, du cisatracurium et du suxamethonium, tous trois utilisés en tant qu'adjuvant à la sédation ou à l'anesthésie générale.
Enfin, l'adrénaline et la noradrénaline, respectivement utilisées en urgence et réanimation pour l'une, dans la prise en charge de collapsus et d'hémorragies digestives pour l'autre, ont aussi été incluses dans le projet du gouvernement.
prise en charge des maladies chroniques
Parmi les molécules sélectionnées figurent aussi celles permettant le traitement de certaines affections chroniques touchant une large population. C'est le cas du méthylprednisolone, utilisé principalement pour son effet anti-inflammatoire dans la prise en charge de plus de cinquante pathologies chroniques, allant de l'asthme aux cancers.
Vient ensuite l'esoméprazole, indiqué dans le traitement d'affections gastriques, de l'inflammation aux ulcères, puis le furosémide, un diurétique prescrit en cas d'hypertensions, d'insuffisances rénales ou d'oedèmes. Le clopidogrel, en cas d'accidents thrombolytiques, et le salbutamol, utilisé en pneumologie et gynécologie, doivent eux aussi être relocalisés.
anticancéreux
Le gouvernement a identifié le topotecan comme l'une des molécules essentielles. Il est indiqué dans le traitement de certains cancers pulmonaires et de l'appareil génital féminin (ovaire, utérus). Le melphalan, utilisé contre les cancers des ovaires, du sein mais aussi contre certains cancers du sang, fait également partie de la liste.
Indispensable en cas de leucémies et dans le conditionnement de greffes de moelle osseuse, le busulfan doit lui aussi être relocalisé, de même que le fludarabine, un anticancéreux utilisé pour lutter contre certains cancers du sang.
Enfin, le paclitaxel et l'oxaliplatine viennent clôturer cette première liste fournie par le gouvernement. Le premier est prescrit en cas de cancer du sein, des ovaires et pour certains cancers pulmonaires. Le second est indiqué dans la lutte contre plusieurs cancers colorectaux.