Emmanuel Macron se rend à Champagne (Ardèche) ce mardi 13 juin afin d’y faire des annonces pour relancer la production de médicaments en France et renforcer la souveraineté sanitaire du pays.
Un déplacement attendu dans un climat tendu pour toute la filière. Emmanuel Macron se rend sur l'un des trois sites du laboratoire pharmaceutique Aguettant à Champagne (Ardèche), ce mardi 13 juin, afin d’y faire des annonces pour relancer la production de médicaments en France et renforcer la souveraineté sanitaire du pays.
Pour son discours sur cette thématique, le chef de l’Etat a choisi le groupe familial Aguettant, qui fabrique des médicaments injectables, notamment pour l'anesthésie-réanimation. A l’image de beaucoup d’autres dans l’Hexagone, l’entreprise a connu de grandes difficultés d'approvisionnement pendant la crise du Covid-19.
«La France souffre d'une désindustrialisation importante qui se traduit par de fortes dépendances», détaille un conseiller présidentiel en amont du déplacement, tout en évoquant les pénuries de paracétamol et de semi-conducteurs pendant la pandémie.
Des médicaments importés en majorité de l’étranger
Comme bon nombre de pays européens, la France connaît des tensions sur les stocks de plusieurs médicaments, notamment pour enfants, dont certains d’usage courant. Pour la production de médicaments matures, comme les produits d’anesthésie et les antibiotiques, elle dépend à hauteur de 60 à 80% de l’étranger, dont une grande partie de Chine. Cette proportion grimpe même à 95% en ce qui concerne les biomédicaments.
Pour y faire face, la France entend «renforcer sa souveraineté» en réindustrialisant et en innovant, dans un contexte de forte compétition internationale aggravée par les enjeux climatiques, selon l’Elysée. Les annonces du chef de l’Etat sont attendues par les acteurs de la filière alors qu’une liste de médicaments prioritaires, susceptibles pour certains d'être relocalisés en France, devait être initialement publiée fin mai.
Le système de santé français est actuellement confronté à une crise importante liée à une forte vague d’innovation, au vieillissement de la population, à un schéma de financement complexe et à des prix jugés trop bas par les industriels sur les médicaments matures.