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Alzheimer : «Donanemab», tout savoir sur ce nouveau traitement qui ralentit la progression de la maladie

Si la cause exacte de la maladie d'Alzheimer reste mal comprise, tous les patients présentent des plaques qui se forment autour de leurs neurones et les détruisent à terme. [REUTERS/Brian Snyder/File Photo]

Un groupe pharmaceutique américain a développé un traitement, appelé «Donanemab» réputé particulièrement efficace contre la maladie d'Alzheimer. L'autorisation de ce traitement pourrait être émise dès cette année aux Etats-Unis.

Une «nouvelle ère» s'ouvre-t-elle pour la prise en charge de la maladie d'Alzheimer ? L'autorisation d'un médicament contre l'Alzheimer, développé par le groupe pharmaceutique Eli Lilly, pourrait intervenir, dès cette année aux Etats-Unis, après la publication, ce lundi 17 juillet, des résultats complets d'un essai clinique de grande ampleur.

Ceux-ci ont confirmé la capacité du traitement, le «donanemab», à ralentir la progression de la maladie chez les patients, notamment lorsque pris très tôt. Mais certains experts restent prudents concernant ce nouveau traitement, dont les bénéfices restent «modestes» et qui comporte des effets secondaires potentiellement dangereux.

QU'EST CE QUE LE «DONANEMAB» ?

Le Donanemab, traitement développé par le groupe pharmaceutique américain Eli Lilly avait déjà fait parler de lui en mai dernier, après un essai clinique prometteur. Celui-ci avait rassemblé 1.200 participants âgés de 60 à 85 ans et n'ayant pas encore atteint un stade avancé de la maladie. Or, selon un communiqué d'Eli Lilly, une réduction de 36% du déclin cognitif a été observé chez ceux ayant été traités avec le Donanemab.

Sur dix-huit mois, les participants ayant reçu le traitement présentaient également une réduction de 40% du déclin dans leur capacité à réaliser certains tâches du quotidien telles que conduire, converser, avoir des loisirs ou gérer ses finances.

Toutefois, des effets secondaires graves ont parfois été enregistrés, comme des oedèmes ou des hémorragies cérébrales. D'après Eli Lilly, trois participants à l'essai clinique sont décédés. Le groupe pharmaceutique a donc pourtant prévu malgré tout de déposer une demande d'autorisation auprès de l'Agence américaine des médicaments (FDA) dès ce trimestre. Une demande mondiale sera quant à elle formulée «aussi vite que possible».

À l'heure actuelle, il n'existe aucun traitement permettant une complète guérison de la maladie d'Alzheimer. Cette pathologie neurodégénérative touche des dizaines de millions de personnes dans le monde et se caractérise d'abord par des pertes de mémoire. A plus ou moins long terme, les patients perdent peu à peu la capacité de vivre normalement.

Une «gestion de long terme» de la maladie

Mais, pour Catherine Mummery, du National Hospital for Neurology and Neurosurgery à Londres (Royaume-Uni), «ces résultats confirment que nous entrons dans l'ère du traitement d'Alzheimer». Elle juge désormais possible «d'espérer de manière réaliste pouvoir traiter et stabiliser une personne atteinte [...], avec une gestion de long terme, plutôt que des soins palliatifs et de soutien».

Après avoir stagné pendant des décennies, la recherche dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer semble enfin progresser. Au-delà du Donanemab, deux nouveaux traitements, développés par les entreprises pharmaceutiques japonaise Eisai et l'américaine Biogen, ont récemment été approuvés aux Etats-Unis : le Leqembi en janvier 2023 et l'Aduhelm en juin 2021.

Tous ciblent les dépôts d'une protéine appelée bêta-amyloïde. Car, si la cause exacte de la maladie d'Alzheimer reste mal comprise, tous les patients présentent des plaques amyloïdes qui se forment autour de leurs neurones et les détruisent à terme. Le Lecanemab, principe actif du Leqembi, a été le premier à démontrer clairement une réduction du déclin cognitif (de 27%) dans le cadre d'un autre essai clinique. L'autorisation de l'Aduhelm avait en revanche suscité la controverse, de nombreux experts estimant les preuves de son efficacité insuffisantes.

Plus globalement, l'accès à ces traitements, administrés par intraveineuse et très chers, suscite le débat aux Etats-Unis. Notamment parce que le système de couverture santé fédéral Medicare, destiné aux personnes de plus de 65 ans, avait annoncé ne les rembourser que s'ils étaient pris dans le cadre d'essais cliniques. Ce qui limite grandement leur prescription.

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