Une centaine de petites maternités en France ne sont «pas assez sûres» pour y accoucher, selon un rapport du médecin Yves Ville, chef du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital Necker à Paris.
Faute de personnel et de moyens, certaines maternités françaises ne seraient plus «assez sûres» pour y accoucher. C’est ce qu'a pointé du doigt le médecin Yves Ville, chef du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital Necker à Paris, dans un rapport réalisé avec 14 autres spécialistes, et présenté mardi 28 février à l’Académie de médecine, rapporte Le Parisien.
Selon le spécialiste, une centaine de petites maternités devraient être regroupées «au nom de la sécurité de la mère et de l’enfant». Il explique que dans les petites structures, qui pratiquent moins de 1.000 accouchements par an, «on perd en expérience, ce qui est dangereux», et que ces petites maternités, en manque de bras, font appel à des intérimaires, et sont parfois dans l’obligation de fermer quelques jours par semaine.
«Cette organisation sous forme de rustines ne permet pas d’assurer la sécurité et la qualité des soins. De l’autre, les femmes privilégient de plus en plus les grosses maternités», a-t-il ajouté. Des grosses maternités qui connaissent elles aussi des difficultés, en raison du manque de personnel et de leur rendement très élevé, qui mènent inévitablement à «des conditions de travail dégradées».
Suivi d'accouchement dans les petites maternités
Yves Ville propose donc de renforcer certaines de ces grosses maternités, dont les services sont parfois saturés. Le rapport a notamment recensé 59 établissements, dont ceux d'Antibes, Dax, Laon ou Montluçon, où davantage de personnel permettrait d’améliorer l’accueil des femmes enceintes et les conditions de travail des soignants.
Par ailleurs, le rapport ne préconise pas la fermeture pure et simple des petites maternités. «Le suivi avant et après grossesse y serait toujours assuré, mais les femmes n’y accoucheraient plus», a-t-il détaillé au Parisien. L'idée d'Yves Ville est donc que les femmes accouchent dans des grosses maternités, puis soient transférées quelques heures plus tard dans la petite maternité la plus proche de chez elles pour y faire le suivi d'accouchement.
Les médecins auteurs du rapport estiment qu’une telle mesure n’aurait que peu de conséquences sur l’allongement du trajet des femmes pour accoucher. «89% des naissances auraient lieu au maximum à trente minutes de la maternité la plus proche, 3% à plus de 45 minutes soit une hausse de 1,8%, et 0,9% à plus d’une heure», ont-ils affirmé.