D'après une étude publiée ce vendredi dans la revue scientifique et médicale britannique The Lancet, le tabac serait de loin le principal élément favorisant l'apparition d'un cancer, suivi par l'alcool.
Près de la moitié des cancers mondiaux sont attribuables à un facteur de risque donné, dont en premier lieu le tabac et l'alcool, conclut une gigantesque étude publiée vendredi 19 août, insistant sur l'importance des mesures de prévention sans en faire une panacée.
«Selon notre analyse, 44,4% des morts par cancer dans le monde (...) sont attribuables à un facteur de risque qui a été mesuré», avance cette étude, publiée dans The Lancet et réalisée dans le cadre du Global Burden of Disease.
NEW—Almost half of global #cancer deaths are due to risk factors, with smoking, alcohol use, and high BMI the greatest contributors, says a new #GBDStudy from @IHME_UW: https://t.co/lhWmwOpe6E pic.twitter.com/0lLuBbVePm
— The Lancet (@TheLancet) August 18, 2022
Le tabac, première cause du cancer
Ce vaste programme de recherche, financé par la fondation Bill Gates, est d'une ampleur sans équivalent, impliquant plusieurs milliers de chercheurs dans la majeure partie des pays du monde. Ce travail permet donc de connaître plus en détail les facteurs de risques selon les régions du monde même si, dans l'ensemble, ses conclusions confirment ce qui était déjà connu : le tabac est de loin le principal élément ayant favorisé un cancer (33,9%), suivi par l'alcool (7,4%).
Surtout, ces conclusions plaident pour accorder une grande place à la prévention en matière de santé publique, puisque nombre de ces facteurs de risques se rapportent à des comportements qui peuvent être changés ou évités. Toutefois, une grosse moitié de cancers ne sont pas attribuables à un facteur de risque donné, ce qui montre que la prévention ne suffit pas. Celle-ci, selon les auteurs, doit donc s'accompagner de deux autres piliers: un diagnostic suffisamment précoce et des traitements efficaces.
Dans un commentaire indépendant, publié dans la même édition du Lancet, deux épidémiologistes ont appuyé ces conclusions, estimant également que l'étude souligne l'importance de la prévention.
Ces deux commentateurs, Diana Sarfati et Jason Gurney, ont toutefois appelé à ne pas forcément prendre pour argent comptant la précision des estimations données, remarquant que le recueil des données est par nature sujet à de nombreuses insuffisances dans plusieurs pays.