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Agressions de médecins : plus de 1.000 incidents déclarés en 2021, un chiffre en hausse

Publiées ce mardi 26 juillet par le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), les conclusions de l’Observatoire de la sécurité des médecins pour l’année 2021 a fait état d’une hausse marquée des violences à l’encontre des professionnels de santé par rapport à 2020.

Un phénomène inquiétant. En se basant sur une étude menée par l’institut Ipsos sur un échantillon de 1.009 cas déclarés en 2021, le CNOM (Conseil national de l'ordre des médecins) a publié mardi l’Observatoire de la sécurité des médecins relatif à l’an passé.

Dans ce rapport, une hausse des faits de violences à l’encontre des professionnels de santé a été constatée, avec de nombreuses disparités sur le type, le lieu et le motif de l’agression.

Le confinement et la vaccination obligatoire sources de tensions

Pour expliquer cette montée en puissance de la violence à l’encontre des professionnels de santé, le docteur Jean-Jacques Avrane a identifié deux causes majeures : le confinement a exacerbé l’irritabilité de bon nombre de Français et le sujet de la vaccination, rendue obligatoire pour certains métiers, a été source de tensions en 2021.

Dans les faits, les litiges étaient liés principalement à un refus de la prescription pour un arrêt de travail notamment, à la falsification de documents, à des vols ou encore à des délais d’attente jugés excessifs. A l’image du sujet de la vaccination, parfois rendue obligatoire, la thématique du port du masque a largement divisé les Français.

Des disparités géographiques et professionnelles

Dans le détail, les médecins généralistes ont été les plus touchés par cette montée de la violence en France en 2021. En revanche, parmi les spécialistes, ce sont les psychiatres et les ophtalmologistes, «pour lesquels il est le plus difficile d’obtenir un rendez-vous», qui ont été les plus ciblés par des actes délictueux.

D’un point de vue géographique, le Nord, les Bouches-du-Rhône et la Loire ont été les départements les plus touchés par les violences contre les médecins, alors que la Mayenne et l’Ille-et-Vilaine étaient les départements les plus épargnés.

«Il n’y a pas d’endroit privilégié pour des agressions de médecins», a expliqué le représentant de l’Observatoire. En effet, les incidents ont progressé de 5 points entre 2020 et 2021 dans les banlieues, alors que 21 % des agressions recensées en 2021 l’ont été en milieu rural, souvent en lien avec une difficulté à obtenir un rendez-vous.

Quelles sont les agressions et leur degré de gravité ?

Dans la majorité, les actes violents recensés étaient des agressions verbales, des menaces ou encore de la diffamation sur internet. Plus rare, des vols de biens ou des agressions physiques (soit 9 % des actes violents en 2021) ont été répertoriées, ainsi que du vandalisme ou encore des cas marginaux de séquestration.

«Dans la majorité des cas, c’est le médecin qui se retrouve agressé, mais ça peut être un collaborateur (secrétaire). L’agresseur dans la majorité des cas, c’est le patient mais ça peut être un accompagnant. Et ce sont plutôt des agressions verbales, des insultes quand il s’agit du patient, dans les cas où c’est une autre personne ça peut être plus violent», a assuré le docteur Jean-Jacques Avrane.

Comme en 2020, l’utilisation d’une arme (couteau, pistolet…) dans ces violences représentaient 2 % des cas. Enfin, 6 % des incidents répertoriés ont engendré un arrêt de travail, alors que seulement 1% d’entre eux ont abouti à une interruption temporaire de travail supérieur à 8 jours.

Pour lutter contre ce phénomène, le CNOM a alerté sur l’importance du dépôt d’une plainte en cas d’agression. En effet, «plus du tiers des médecins victimes d’agressions physiques n’ont pas porté plainte» en 2021, selon l’Observatoire, ce qui conduit à sous-évaluer cette problématique. L'an dernier, une plainte a été déposée dans seulement 32 % de cas de violences supposées contre un médecin.

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