Après la pandémie de Covid-19, l’Organisation mondiale de la Santé a appelé ce vendredi toutes les nations à investir davantage dans la santé mentale.
Une véritable urgence. Dans le monde, un milliard d’individus vivent avec un trouble mental, soit près d’une personne sur huit. Ces chiffres ont été divulgués par l’OMS, dans une très large étude réalisée sur 20 ans, depuis le début des années 2000. Pendant la première année de pandémie, les taux de dépression et d'anxiété ont par ailleurs augmenté de 25%.
C’est pourquoi l’OMS exhorte les pouvoirs publics de toutes les nations à investir dans la santé mentale, à proposer davantage de soins et élargir la prise en charge.
«Même avant la pandémie de Covid-19, seule une petite fraction des personnes en ayant besoin avaient accès à des soins de santé mentale efficaces, abordables et de qualité», déplore l’organisation de l’ONU. Selon l’étude, 71% des personnes atteintes de psychose dans le monde ne bénéficient pas de services de santé mentale.
Élaborer davantage de politiques publiques sur la santé mentale
Les personnes les moins prises en charge restent celles des pays les plus défavorisés. «Alors que 70% des personnes atteintes de psychose seraient traitées dans les pays à revenu élevé, elles ne sont que 12% à bénéficier de soins de santé mentale dans les pays à faible revenu», souligne l’OMS dans son étude, qui précise que seulement 2% des budgets nationaux de la santé et moins de 1% de toute l'aide internationale à la santé sont consacrés à la santé mentale.
«Chaque pays a de larges possibilités de faire des progrès significatifs vers une meilleure santé mentale pour sa population. Qu’il s’agisse d’élaborer des politiques et des lois plus solides en matière de santé mentale, d’intégrer la santé mentale aux régimes d’assurance maladie, d’instaurer ou de renforcer les services de santé mentale communautaires ou d’introduire la santé mentale dans les soins de santé généraux, les écoles et les prisons, (…) les changements stratégiques peuvent faire une grande différence», a déclaré Dévora Kestel, Directrice du Département Santé mentale et usage de substances psychoactives de l’OMS, dans un communiqué de l’organisation.
L'OMS appelle aussi à lever les tabous et à mettre fin à la stigmatisation liée à la santé mentale, rappelant que 20 pays criminalisent encore la tentative de suicide.
En France, la Défenseure des Droits a récemment appelé la Première ministre Élisabeth Borne à lancer un plan d’urgence pour la santé mentale des jeunes, qui ont essuyé les plâtres de la crise Covid.