La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande désormais aux femmes enceintes de se vacciner contre la coqueluche pour protéger les nouveau-nés de cette infection respiratoire très contagieuse.
Elle provoque des quintes de toux et parfois des vomissements qui peuvent être très dangereux pour les bébés. «Plus de 90 % des décès par coqueluche surviennent ainsi chez les nouveau-nés et les enfants de moins de 6 mois», a rappelé la HAS dans un communiqué publié mardi.
L’autorité sanitaire préconise de vacciner les femmes à partir du deuxième trimestre de grossesse, «entre les semaines d'aménorrhée 20 et 36». Pour l'heure, les nourrissons sont vaccinés dès l’âge de 2 mois, mais le vaccin ne protège complètement de l’infection qu’à partir de 3 mois, «ce qui laisse une fenêtre de contamination possible durant les premières semaines de vie de l’enfant». C’est la raison pour laquelle la HAS propose la vaccination aux femmes enceintes, pour que les bébés puissent naître avec une protection suffisante contre la coqueluche. Les injections peuvent par ailleurs être pratiquées en même temps que celles contre le Covid-19 ou pour la grippe saisonnière sans aucun problème.
Vaccin efficace contre la mortalité des nourrissons
Une recommandation similaire avait déjà été formulée à Mayotte en 2018, car la région souffrait d’une épidémie locale de coqueluche. Tout le territoire français est désormais concerné par la recommandation de vaccination durant la grossesse, et la HAS encourage tous les professionnels de santé qui prennent en charge des femmes enceintes à leur donner les informations sur la vaccination contre cette maladie.
Si la mère n’a pas été vaccinée pendant sa grossesse, il est recommandé par les autorités de santé de le faire immédiatement après l’accouchement, «avant la sortie de la maternité, et ce même si elle allaite», mais également de vacciner l’entourage proche du bébé avec qui il sera en contact les premiers mois de sa vie (père, frères et sœurs, grands-parents, etc.)
Selon des données récoltées dans les pays étrangers qui pratiquent la vaccination de la femme enceinte depuis plus de dix ans, cette vaccination «diminue les hospitalisations chez les nourrissons de moins de 2 mois (de 58,3 et 84,3%)» et «réduit également la mortalité par coqueluche des nourrissons de moins de 3 mois (de 95 % environ en Angleterre et au Pays de Galles)», a souligné la Haute Autorité de Santé.