Si la levée du port du masque a ravi le plus grand nombre, son absence semble être une source d’angoisse et d’anxiété chez certains et notamment les plus jeunes. Un phénomène surprenant décrit par des psychologues espagnols comme le syndrome du «visage vide».
En effet, alors que dans plusieurs pays le port du masque n’est plus obligatoire - à l’exception, en France, des transports en commun, des établissements hospitaliers ou encore des maisons de retraite - son retrait a provoqué chez une partie de la population, «un ensemble de symptômes mentaux et émotionnels».
D’après le psychologue espagnol José Antonio Galiani, ces troubles sont le résultat d’une véritable détresse ressentie par des personnes lorsqu’elles se détachent de cet accessoire. De même, le fait de voir des individus ôter leur masque après deux ans de pandémie, est devenu extrêmement anxiogène pour certains.
«Ce sont des personnes qui vivent beaucoup d'inconfort émotionnel, elles peuvent être très réactives et déclencher des conflits ou des agressions», explique le psychologue dans les colonnes du quotidien espagnol El Periodico.
Des complexes chez des jeunes en pleine puberté
Hypocondrie, timidité excessive, anxiété généralisée ou même crise de panique, le syndrome du «visage vide» semblerait affecter plus particulièrement les adolescents. Et pour cause, porter un masque facial pendant autant de temps aurait altéré les interactions sociales et accentué les problèmes émotionnels.
Pour Georgina del Valle, pédopsychologue à l’hôpital universitaire de Barcelone, en camouflant la partie basse du visage, le masque permettait dans une certaine mesure, de se protéger du regard des autres. Alors que l’apparence physique occupe une place importante à la puberté, son retrait aurait ainsi développé des complexes physiques chez plusieurs jeunes.
Dès lors, il est recommandé aux personnes concernées de continuer à porter le masque si elles en ressentent le besoin. Procéder à un retrait progressif dans des endroits extérieurs, jugés plus rassurants, est également recommandé.
Si ce syndrome du «visage vide» - absent du Manuel diagnostique et statistiques des troubles mentaux (DSM-5) - n’est pour l’heure qu’une expression, José Antonio Galiani a toutefois évoqué un phénomène qui pourrait donner naissance à une «pandémie de santé mentale».