Etudiant le cannibalisme à l’ère Paléolithique, un chercheur a publié un rapport assez particulier, dans lequel il calcule la valeur nutritionnelle d’un corps humain.
Le rapport, paru le 6 avril dans la revue Scientific Reports, est le fruit du travail de James Cole, archéologue à l’université de Boston. Pour le réaliser, il s’est appuyé sur des études menées à partir d’autopsies faites il y a une soixantaine d’années.
Trois fois moins de calories au kilo que pour un castor
«Quand vous comparez aux autres animaux, nous ne sommes pas vraiment très nourrissants», prévient le chercheur. Et pour cause : un humain d’une soixantaine de kilos fournirait un total de 125.000 calories.
C’est relativement moins qu’un ours, un castor ou un sanglier, qui valent en comparaison trois fois plus de calories par kilo, ou qu’un oiseau (deux fois plus de calories par kilo). Et dans l’absolu, c’est bien en-dessous d’un mammouth, qui contient environ 3,6 millions de calories.
Le coeur humain, aussi calorique qu'un Whopper de Burger King
Pour mettre les choses en perspectives, James Cole estime qu’un être humain de 125.000 calories ne pourrait assurer les besoins énergétiques d’un groupe de vingt-cinq personnes que pendant une journée et demi. A titre de comparaison, un mammouth pourrait servir de repas à autant d’hommes de Neandertal affamés pendant un mois.
Toujours pour concrétiser ses recherches, le chercheur a détaillé le nombre de calories contenues dans chaque organe humain. Il estime ainsi qu’un cœur rapporte environ 650 calories, soit l’équivalent d’un Whopper de chez Burger King. Un rein équivaut pour sa part à 380 calories, autant que 100g de jambon fumé. Un poumon contient lui le nombre de calories journalières recommandées aux femmes (1600), tandis que le foie, bien plus riche, rapporte autant de calories que 500 grammes de Nutella (2 750).
Un besoin plutôt qu'un choix
Etant donné le faible apport nutritionnel d’un corps humain, les scientifiques ont conclu que le cannibalisme humain au Paléolithique s’expliquerait par une nécessité de se nourrir plutôt que par un réel choix nutritionnel.
Peut-être est-il également le témoin de normes sociales de l’époque, comme par exemple l’existence de rites funéraires plus carnassiers qu’aujourd’hui.