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Coeur artificiel : 8 mois après, le greffé fait du vélo

Un coeur artificiel de la société Carmat, à l'hôpital Georges Pompidou à Paris le 21 décembre 2013 [Kenzo Tribouillard / AFP]

Le deuxième patient à avoir reçu un coeur artificiel Carmat a confié au Journal du dimanche qu'il s'était "senti revivre" dès le jour de l'opération et avoir repris ses habitudes "d'autrefois",  au point même de faire du vélo d'après son chirurgien.

 

Cet homme de 69 ans, qui préfère rester anonyme car il "ne (veut) pas être une bête curieuse", dit "avoir tout à fait récupéré". Opéré le 5 août 2014 à Nantes, il est rentré chez lui le 2 janvier.

Une première prothèse avait été implantée le 18 décembre 2013 à Paris sur un malade de 76 ans mais ce dernier avait succombé 74 jours plus tard à la suite de l'arrêt inopiné de la machine.

 

"Je me suis senti revivre"

"Je marche, je me lève et je me penche dix à quinze fois chaque jour, sans problème. Je garde mon équilibre. Je ne suis pas dérangé. Je n'y pense même pas. Je fais comme autrefois", raconte le deuxième patient, un ancien commercial père de deux enfants et quatre fois grand-père.

"En fait, pratiquement dès le jour où j'ai été opéré je me suis senti revivre. C'était assez formidable car j'ai senti tout de suite une clarté de réflexion plus nette. Tout reprenait vie", poursuit-il dans ce long entretien.

 

Suivi médical régulier

Le nouveau coeur, qui fonctionne avec des batteries d'approvisionnement, "on arrive à l'oublier facilement". Toutefois, "il ne faut pas oublier de charger les batteries", précise le patient.

"Pour cela je tiens un tableau dans lequel je note les heures et les changements, pour vérifier qu’elles tiennent comme il faut. Ce n'est pas compliqué" indique cet homme qui reste l'objet d'un suivi médical régulier avec un rendez-vous hebdomadaire à l'hôpital.

"Quasiment depuis le début, je n'ai pas l'impression de porter quelque chose d'étranger. Ce coeur, c'est moi. Il est devenu moi", assure celui qui s'est fixé comme horizon "vingt ans après l'opération". "Etre centenaire, s'il y a moyen, pourquoi pas ?"

 

Vélo

Le professeur Daniel Duveau, le chirurgien qui a réalisé l'opération au CHU de Nantes, a précisé sur BFMTV que le patient pratiquait même le vélo depuis son retour chez lui et non plus seulement le vélo d'appartement comme il faisait à l'hôpital après l'intervention.

"Cela a été une grande surprise pour nous. Nous lui avions bien sûr prescrit de faire du vélo d'appartement pour sa rééducation", a confié le chirurgien à la chaîne de télévision. Il rapporte que lors d'une visite, le greffé a dit aux médecins interloqués "Vous dites +vélo d'appartement+? Non, je fais du vrai vélo! Mais je fais attention dans les côtes".

 

Première phase

Le président de Carmat, la société qui a conçu et développé le coeur artificiel implantable, Jean-Claude Cadudal avait confié en février son "besoin d'avoir plusieurs patients implantés" pour disposer de données valables sur le plan statistique mais n'a pas voulu révélé si d'autres interventions avaient été menées depuis les deux premières opérations rendues publiques.

Le coeur Carmat est actuellement dans la première des deux phases d'essais cliniques prévues avant une homologation et commercialisation de l'appareil dans l'Union européenne.

 

Implantation du coeur sur une "une vingtaine patients"

Cette première phase prévoit l'implantation sur un total de quatre patients afin de "tester la sécurité de la prothèse" et évaluer la survie des malades. Les personnes implantées sont tous des malades du coeur en phase terminale de leur maladie.

La deuxième phase prévoit l'implantation du coeur artificiel sur "une vingtaine patients" pour examiner en plus de la survie "des aspects plus qualitatifs d'efficacité", de "qualité de vie" et de "confort du patient", selon cette société française cotée à la bourse de Paris.

 

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