Si l’ère Guy Novès a commencé par une victoire, samedi, contre l’Italie (23-21), le XV de France n’est pas encore guéri. Il y a encore des choses à régler.
Quatre mois après l’humiliation subie face à la Nouvelle-Zélande (62-13) en Coupe du monde, les Tricolores ont commencé le Tournoi des Six Nations par un succès étriqué face à des Italiens (23-21), qui ont laissé filer l’occasion de décrocher un premier succès en France depuis 2000. La Squadra Azzurra, pourtant remaniée, a donné du fil à retordre aux Bleus en inscrivant deux essais, et a mené une bonne partie de la rencontre avant de céder en fin de match.
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Les hommes de Guy Novès ont pu mesurer le chemin à parcourir avant de redevenir une nation de premier plan. Au rang des satisfactions tout de même, il faudra retenir les débuts (très) prometteurs de Virimi Vakatawa. Issu du Rugby à 7, l'ailier d'origine fidjienne du Racing 92 (23 ans) a impressionné tout au long de la rencontre et aura été l'auteur du premier essai du tournoi 2016. Autre satisfaction, Jules Plisson, auteur de deux pénalités décisives, dont une de cinquante mètres en coin, en fin de rencontre. Le demi d'ouverture du Stade Français était attendu, lui qui a manqué la Coupe du monde à cause d'une blessure. Il a répondu présent en pesant sur le jeu des Français.
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— philippe (@philousports) 6 Février 2016
Ce qui n'aura pas été en revanche le cas de Sébastien Bezy à qui il était associé en charnière. Le Toulousain est apparu très fébrile pour sa première cape. Le demi de mêlée des Bleus n'a en effet pas connu la réussite au pied (0/3), mais il a plutôt bien animé le jeu. Son entente avec Jules Plisson demande à être peaufinée et ses automatismes viendront probablement avec la répétition des matchs. Même son de cloche pour Guilhem Guirado en première ligne. Sûrement sous pression avec son nouveau statut de capitaine tricolore, le Toulonnais a trop subi dans la dimension physique ainsi qu’en mêlée.
Trop fragile en défense et en mêlée
Le physique a d'ailleurs beaucoup manqué à l'équipe en général. Le XV de France a beaucoup souffert face à une équipe d'Italie notamment à cause d'un cruel manque de puissance qui lui a fait défaut. Les Français ont encore plus été dominés dans ce domaine après la sortie très précoce de Louis Picamoles, victime d'une lésion musculo-aponévrotique des ischio-jambiers de la cuisse droite et qui est remplacé par Loann Goujon (Bordeaux-Bègles). Les jeunes tricolores ont aussi eu beaucoup de mal à imposer leur rythme. L'animation offensive n'a que très peu été mise en valeur. " Ce qui me chagrine un peu c'est qu'il n'y a pas eu de changement de rythme en attaque et en défense. Il y a eu deux, trois joueurs qui ont vraiment changé le rythme et ils ont été très dangereux", a indiqué le sélectionneur.
Si trois essais ont été inscrits dans la rencontre, la fluidité dans les phases de jeu n'a que très peu été vue. "On a été relativement faible sur nos montées défensives ce qui a fait que l'adversaire a monopolisé le ballon et a trouvé quelques failles importantes", a confié Guy Novès. Enfin, le plus marquant restant la fragilité en défense des Bleus qu'il faudra vite corriger cette saison avant d'affronter les Irlandais. Notamment en mêlée - l'une des seules satisfactions sous le mandat de Philippe Saint-André - où les Français ont été totalement dominés.
Une montée en puissance contre l'Irlande ?
"C'est normal, beaucoup de joueurs débutaient. Ne soyez pas trop exigeants avec les jeunes joueurs, car le niveau international, sur la vitesse d'exécution, le combat dans les zones d'affrontement, c'est quelque chose de différent", a toutefois tenu à indiquer Yannick Bru entraîneur des avants du XV de France. "On a des choses sur lesquelles construire. Bien sûr on va régler les détails car l'Irlande va s'avancer et ce sera un cran au-dessus. Il va falloir que l'on augmente notre niveau", a appuyé le troisième ligne Damien Chouly. Et c'est ce qui sera attendu la semaine prochaine contre l'Irlande - accrochée par le pays de Galles dimanche (16-16) - toujours au stade de France. Il faudra garder les mêmes intentions de jeu afin de répondre au jeu très physique du XV du trèfle. "On va essayer de faire un match avec les mêmes intentions", espère Jules Plisson. Ce qui est sûr, c'est que face à des Irlandais mieux armés que les Azzurri, le XV de France devra monter d'un cran dans le combat...
#XVdeFrance Les Bleus ont fait un tour d'honneur pour remercier le public! #FRAITA #soutienslexv pic.twitter.com/s19gPGUthN
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