Guy Novès a pris la succession de Philippe Saint-André à la tête de l’équipe de France de rugby. Celui qui a marqué l’histoire du rugby français avec le Stade Toulousain va avoir du pain sur la planche après l'humiliation subie face aux All Blacks en quarts de finale du Mondial (62-13).
C'est donc un immense chantier qui l'attend. Alors qu'il prendra officiellement ses fonctions le 1er novembre prochain, au lendemain de la finale, Guy Novès, nommé le 31 mai dernier, va en effet devoir remettre sur pied une équipe qui a quitté le sol anglais complétement pulvérisée par la Nouvelle-Zélande. Propulsé en première ligne, celui qui a entraîné toute sa carrière le Stade Toulousain va d'abord s'atteler à remettre de l'ordre, redorer le blason des Tricolores et redonner une âme à cette équipe. Et il va lui valoir du courage, car il va repartir d'une feuille partiquement blanche. «Je mettrai toute ma force dans le combat qui m’attend», avait-il confié au moment de sa nomination sans évidemment présager de l'ampleur de la tâche.
Il va devoir reconstruire une équipe qu'il va reprendre en miettes. Tout d'abord, mentalement, il faudra remettre de l'ordre dans les têtes des Bleus après cette lourde défaite. Ensuite, il sera question de trouver les joueurs qui feront l'avenir du XV de France d'autant plus que certains ont annoncé la fin de leur carrière internationale comme Frédéric Michalak et Pascal Papé. D'autres (Nicolas Mas) pourraient annoncer prochainement leur retraite.
Attendu depuis longtemps
La nomination de Guy Novès se sera longtemps faite désirer. En effet, il y a quatre ans, il avait refusé de prendre la suite de Marc Lièvremont pour des raisons personnelles. Philippe Saint-André étant ainsi choisi, presque par défaut. Mais cette fois-ci, pas question de laisser passer une nouvelle fois sa chance. Conscient peut-être que l’opportunité ne se représenterait pas à nouveau, Novès, âgé de 61 ans, prendra en charge la destinée du XV de France pour les quatre prochaines années. «Pour la deuxième fois de ma vie la chance me sourit car on a accepté de me prendre à ce poste alors que j'avais refusé il y a quatre ans», s’est félicité celui qui a fait l’essentiel de sa carrière avec les Rouge et Noir.
Né en Haute-Garonne, il a fait ses débuts en tant que joueur au Stade toulousain puis à remporter deux titres de champions de France en treize ans. A la fin de sa carrière de joueur, il a changé de costume et endossé celui d’entraîneur-manager. Après un premier intermède de deux ans entre 1988 et 1990, il a retrouvé le banc toulousain en 1993 pour ne le quitter que début juin lors de sa nomination à la tête des Bleus. Avec dix titres de champion de France et quatre Coupe d’Europe – un record -, il a construit la légende toulousaine et a façonné un style de jeu spécifique au club qui a vu de nombreux joueurs sortir de son centre de formation.
Devoir de réserve
Guy Novès a donc tourné la page rouge et noire en juin dernier pour écrire une nouvelle histoire avec les Bleus qu'il espère aussi belle. Pour l'accompagner, deux anciens Toulousains, ayant évolué sous ses ordres, le suivront en tant qu’adjoints, Yannick Bru, actuel entraîneur des avants du XV de France, et Jean-Frédéric Dubois, en charge des arrières du Stade Français. Durant les mois précédents sa prise de fonction, Novès était tenu à un «devoir de réserve», avait indiqué la FFR, «afin de permettre au XV de France de travailler dans la sérénité avant et pendant l'échéance primordiale que constitue la Coupe du monde».
Avec les quatre années compliquées vécues par Philippe Saint-André en termes de résultats, Novès n'aura pas de temps à prendre et les échances vont arriver très vite avec notamment le Tournoi des 6 Nations (6 février au 19 mars) que les Bleus n'ont plus remporté depuis 2010. Une chose est sûre, il ne devrait pas chômer.