Communication, consommation, vie culturelle, relations amoureuses… Les outils connectés ont envahi nos vies dans ses moindres détails. Guère étonnant qu’ils investissent désormais bars et restaurants. Au travers d’applications, de gadgets ou de consoles, des adresses s'appuient sur les nouvelles technologies. Une façon rafraîchissante de moderniser l’apéritif ou le repas.
Le plus autonome : Za
[© D. Delmas]
C’est sous l’impulsion de l’inauguration de la canopée des Halles, le 4 avril dernier, qu’a ouvert Za, la dernière adresse lancée par le couple d’entrepreneurs Fabienne et Philippe Amzalak et le designer Philippe Starck. Ensemble, ils avaient déjà initié Bon, fermé en 2013, ou Ma Cocotte, aux puces de Saint-Ouen. Cette fois, c’est un établissement-concept qu’ils ont imaginé. En arrivant sur place, on commence par télécharger sur son smartphone l’application du restaurant, on s’installe (200 places en terrasse et 130 à l’intérieur, dans un décor boisé), puis l’on passe commande en pianotant sur son écran.
Omelettes, soupes, salades, tartines… Le choix, concocté par le chef Yannick Papin, reste classique mais basé sur des produits frais façon fast-food équilibré et abordable (20 euros environ). C’est pile devant nous que s’arrêtera alors notre plateau, acheminé le long de la table sur un tapis roulant. Après dégustation, on peut apprécier la suggestion de lecture inscrite sur son ticket de caisse. Voire imprimer le texte conseillé sur place, prêt à profiter de l’après-midi qui vient.
Le plus rétro : Reset
[© Reset]
Projecteurs lumineux rougeoyants, jeux d’arcade, déco à la Space Invaders… C’est sur l’inspiration rétro que surfe le Reset, bar-gaming d’Etienne-Marcel. Une façon de mettre la technologie au service du jeu plutôt qu’à la merci d’une distraction gadget. Ouvert en mars, il attire les geeks parisiens, fans de Street Fighter ou Super Mario Kart, figures de l’imagerie vidéo des années 1980 et 1990. On peut siroter un gin tonic, une pinte (7 euros), un verre de vin (6,50 euros) ou une coupe de champagne (10 euros), tout en gardant les yeux rivés sur les écrans des consoles, de la Xbox ou de la Playstation 4. Un bel univers régressif et insouciant.
Reset, 17, rue du Cygne (1er).
Le plus studieux : Nuage Café
[© Nuage]
Installé à l’angle de la rue des Ecoles, à deux pas de la Sorbonne et du Collège de France, Nuage Café ne pouvait qu’épouser une noble ambition : devenir un espace de travail où se retrouvent étudiants et entrepreneurs. Ici, on paie à la durée (4 euros l’heure, 16 euros la journée, jusqu’à 250 euros le mois) pour s’installer dans un lieu propice à la réflexion, divisé en différents univers : une pièce commune chaleureuse pour les bavards, une mezzanine silencieuse pour ceux qui préfèrent trouver la concentration, ou des alcôves isolées pour venir travailler en petit groupe.
Une fois installé dans ce décor vintage, on peut commander un smoothie, un café, des tartines ou des pâtisseries. Mais contrairement à un «working café» ordinaire, on ne hèle pas le serveur. On ouvre l’appli dédiée sur son smartphone pour commander ou réserver une place.
Nuage Café, 14, rue des Carmes (5e).
Le plus participatif : Deux Point Zéro
[© Deux Point Zéro]
Après avoir bourlingué aux Etats-Unis, en Amérique du Sud et en Asie, les frères O’Neil ont ouvert, il y a un an, un spot qu’ils ont étiqueté «premier bar connecté de la capitale». Pour s’intégrer dans ce lieu à la déco éclectique, faite de canapés moelleux, de tables colorées et de néons, on peut, certes, discuter avec ses voisins… Mais c’est sur l’application du bar qu’il faut surtout être. On y vote pour le choix de la musique diffusée, on y cumule des points pour gagner des cadeaux et on peut participer aux blind tests et aux quiz organisés. Une façon ludique d’utiliser la technologie pour rassembler les clients. Le tout, arrosé de pintes de bière (5 à 8 euros), des verres de vin (4 euros), et des cocktails du moment qui mixent vodka, rhum ou tequila, à des fruits et des légumes frais.