New York a conforté son statut de destination gastronomique majeure à l'occasion de la promotion 2016 du guide Michelin, portée notamment par le dynamisme du quartier tendance de Brooklyn.
Le nombre d'établissements new-yorkais décorés par le célèbre guide culinaire est désormais de 76, contre 73 il y a un an. Il a progressé de moitié en cinq ans (57 en 2011) et doublé depuis le lancement de l'édition new-yorkaise, il y a dix ans (39 à l'époque).
Le directeur international des guides Michelin, Michael Ellis, a salué, dans un communiqué publié mercredi, "l'énergie et la constante évolution de la scène culinaire" new-yorkaise.
Pour lui, le nombre "impressionnant" de styles culinaires répertoriés au sein de la cuvée 2016 (61) "confirme la place de New York parmi les destinations culinaires les plus excitantes".
Au sommet, pas de changement, les six mêmes restaurants restent membres du cercle des triple étoilés.
Trois d'entre eux faisaient déjà partie de l'élite il y a dix ans: Jean-Georges, Le Bernardin et Per Se, les deux premiers étant dirigés par des chefs français, respectivement Jean-Georges Vongerichten et Eric Ripert.
Au niveau immédiatement inférieur, la seule nouveauté vient de l'acquisition d'une seconde étoile par l'établissement The Modern, situé à l'intérieur du Museum of Modern Art (MoMA), qui porte l'effectif à dix restaurants deux étoiles.
"Sous la direction du chef Abram Bissell, The Modern a montré une cuisine créative et contemporaine, agrémentée par des saveurs éclatantes et nouvelles", a commenté le guide Michelin. Il n'aura fallu qu'un peu plus d'un an à ce trentenaire pour convaincre, avec une cuisine raffinée et variée, qui fait la part belle au foie gras et aux truffes.
Bissell avait déjà été chef de partie au Modern entre 2005 et 2007, et a participé, par la suite, à l'émergence du Eleven Park Madison, passé en une seule année (2011) d'une à trois étoiles.
Williamsburg en pointe
Les mouvements sont beaucoup plus nombreux parmi les établissements une étoile, avec pas moins de dix entrées.
Parmi elles, deux restaurants de Brooklyn, l'arrondissement le plus tendance de New York.
The Finch, tout d'abord, une table sans prétention, tant par sa décoration que par ses prix, qui sert une cuisine américaine de saison.
Semilla, ensuite, un restaurant à tendance végétarienne qui ne compte que 18 couverts, tous répartis autour d'un bar central, '"pour provoquer les conversations et les interactions", selon ses propriétaires.
Il est situé dans le quartier de Williamsburg.
En une décennie, cette ancienne partie très industrielle du nord de Brooklyn s'est métamorphosée et accueille désormais pas moins de cinq établissements crédités d'une étoile au guide Michelin.
Brooklyn est le seul arrondissement autre que Manhattan à exister vraiment dans cette promotion, où le Queens ne compte qu'un établissement quand le Bronx et Staten Island n'en ont aucun.
A Manhattan, c'est le quartier de Tribeca, situé à l'extrême sud, qui a le vent en poupe, très prisé notamment des jeunes cadres de la finance.
Ces quelques rues proches du World Trade Center recèlent huit restaurants étoilés, dont trois ont deux étoiles.
Sur le plan du style, la promotion 2016 témoigne de la montée en puissance de la cuisine asiatique.
Parmi les dix établissements qui ont reçu cette année leur première étoile, la moitié sont japonais et un thaïlandais.
Deux restaurants français ont également été intronisés, Gabriel Kreuther, du nom du chef qui fit de The Modern une table qui compte, mais aussi Rebelle, où opère Daniel Eddy.
Ce chef américain s'est fait connaître à Paris aux côtés d'un autre Américain, Daniel Rose, dans les cuisines du Spring, un établissement des Halles qui revisite la cuisine française.