C'est désormais un rituel propre au temps de l'Avent : les crèches de Noël sont dans le collimateur des tenants européens d'une laïcité radicale. De Bruxelles à la Vendée, les hostilités ont commencé.
Fêter Noël. Occulter la Nativité. C'est ce que préconisent ceux que la présence des crèches dans l'espace public indispose. Par le vandalisme ou par la loi, les premières actions anti-crèches ont commencé vingt-quatre heures après le début de l'Avent.
A Bruxelles, c'est un groupe nommé "Collectif Anonyme" qui a fait parler de lui en saccageant la crèche qui avait été installée sur la Grand Place. La statuette de l'enfant Jésus a été escamotée tandis que les militantes frappaient à coups de bâton la statue de la Vierge Marie sous une banderole sur laquelle était inscrit "Nique les pauvres".
La laïcité en débat
A La Roche-sur-Yon, le conseil général de Vendée ne pourra pas installer une crèche dans son hall d'accueil comme c'était la coutume chaque année. Le tribunal administratif, saisi par la fédération locale de la Libre Pensée, a estimé que Jésus, Marie, Joseph, l'âne et le boeuf, étaient incompatibles avec la neutralité du service public. La décision n'a pas manqué de faire réagir. Bruno Retailleau, sénateur de la Vendée et président du Conseil Général, a ainsi fait part de son indignation sur les réseaux sociaux.
La crèche du @CGVendee interdite par la Justice. Parfaite illustration de l'expression " deux poids, deux mesures " pic.twitter.com/Q06EktpoRB
— Bruno Retailleau ن (@BrunoRetailleau) 3 Décembre 2014
D'autres voix défendent en revanche une acception stricte de la laïcité, comme l'influent blogueur Maître Eolas :
QUOI ? La laïcité ne s'applique pas qu'aux musulmans ? http://t.co/VtOz930dQL
— Maitre Eolas ن (@Maitre_Eolas) 2 Décembre 2014
Inversement, l'installation d'une crèche dans l'espace public est utilisée par d'autres élus comme marqueurs culturels et identitaires, sinon religieux. Robert Ménard, le maire de Béziers, a explicitement fait part de son souhait d'en dresser une à l'hôtel de ville. De même, à Hayange, le maire Fabien Engelmann (Front National), ex-militant de la CGT, revendique la symbolique religieuse de Noël.
Nouvelle déco pour Noël du haut de notre belle et Sainte Vierge à Hayange. On est chez nous. ;-) pic.twitter.com/niYSurx6tI
— Fabien Engelmann (@FabienEngelmann) 2 Décembre 2014