En cette chaude journée, la France fête dignement l’arrivée de l’été. Mais ce lundi marque aussi la naissance d’un nouveau rendez-vous : la Fête de la musique. Jack Lang, alors ministre de la Culture et à l’origine de l’événement, inaugure lui-même cette première édition au piano.
Craignant un échec, la manifestation n’est prévue que pour durer de 20h30 à 21h. L’ambiance a du mal à prendre, peu de musiciens osent participer. Puis guitaristes, violonistes et autres joueurs d’instruments parfois exotiques s’installent sur les trottoirs.
Les curieux arrivent alors en masse. Finalement, la fête se prolongera dans une nuit d’allégresse. Un million de Français descendront dans la rue écouter de la musique. C’est Maurice Fleuret, directeur de la musique et de la danse au ministère de la Culture, qui avait découvert quelques mois plus tôt dans une étude que pas moins de cinq millions de Français jouaient d’un instrument.
Il a ensuite soumis cette idée à Jack Lang pour mettre au point cette manifestation originale où tous les musiciens sont les bienvenus. La démarche s’inscrit dans une logique de démocratisation de la culture. Dans un contexte de crise économique, elle vise aussi à mettre du baume au cœur aux Français.
Quant au choix de ce jour, le premier de l’été, il fait référence à la Saint-Jean. Cette fête antique est traditionnellement prétexte à des rassemblements festifs dans les villages, autour des feux. Face au succès de cette première édition, la manifestation sera reconduite et sa pérennité sera assurée en même temps que naît son slogan «Faites de la Musique, Fête de la musique.»
Ainsi à partir de 1985, l’événement se propage à d’autres pays européens, puis dans le reste du monde. Désormais, le 21 juin, des notes de musique résonnent dans près de 370 villes autour du globe.