Le prince Felipe, prince des Asturies, futur Felipe VI est le descendant direct de Louis XIV, roi de France et de Saint-Louis. Voici comment et pourquoi.
C'est une histoire qui commence le 1er novembre 1700. Epileptique, hérédosyphilitique et stérile, le roi d'Espagne Charles II de Habsbourg meurt sans descendance. L'évènement va bouleverser l'Europe. Les Bourbon, en France, et les Habsbourg, en Autriche, ne cachent pas leurs velléités pour mettre la main sur ce trône à la faveur de leurs liens familiaux respectifs avec le défunt. L'enjeu est de dominer l'Europe, rien de moins. Et cette domination passe par le trône d'Espagne.
Par testament, Charles II a légué sa couronne à un jeune homme de 17 ans. Il s'agit de Philippe, duc d'Anjou, petit-fils du roi de France Louis XIV et à ce titre descendant des premiers capétiens et donc de Saint-Louis.
Son père Louis de France (1661-1711), fils aîné de Louis XIV, est alors le Grand Dauphin. Mais notez que Philippe est le frère cadet d'un autre Louis, duc de Bourgogne celui-là, le père du futur Louis XV. A l'hiver 1700, Philippe d'Anjou devient Philippe V d'Espagne.
En imposant ainsi son petit-fils, Louis XIV entend constituer une alliance solide avec l'Espagne qui était à l'époque une immense puissance coloniale. Quoi de mieux que de placer sa progéniture pour y parvenir ?
Seulement, les autres puissances européennes ne l'entendent pas de cette oreille. Elles engagent la France dans la fameuse Guerre de Succession d'Espagne.
Après 12 ans de conflit, le traité d'Utrecht (1713) permet de trouver une solution. Philippe V conserve son trône mais doit renoncer à ses droits sur la couronne de France. La cause et le droit sont entendus. C'est donc une branche cadette des Bourbons qui monte sur le trône d'Espagne au début du XVIIIe siècle. Si vous êtes perdus à cet instant dans ces histoires de famille, voici un arbre généalogique qui résume bien les choses.
L'ainée des Bourbons ? Non.
Seulement, cette branche cadette est devenue aînée à la mort du Comte de Chambord, dernier descendant de la fratrie composée de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X, en 1883. Et elle pourrait aux yeux des royalistes légitimistes prétendre au trône de France dans la mesure où la loi salique "impose" une primogéniture mâle.
Une loi que contestent les Bourbon Orléans, branche descendante de Louis XIII et de Louis- Philippe Ier et prétendante elle aussi au trône de France, par l'existence du traité d'Utrecht. Les Orléans sont aujourd'hui représentés par Henri d'Orléans, comte de Paris.
Seulement si en France les royalistes se disputent entre légitimistes et orléanistes, en Espagne, deux clans s'affrontent depuis la moitié du XIXe. Les carlistes et les autres.
Sans enfants mâles, Ferdinand VII d'Espagne (descendant direct de Philippe V) a abrogé en 1830 la loi qui régissait l'ordre de succession au trône espagnol afin de favoriser… sa fille, la future Isabelle II, barrant ainsi la couronne à son frère Charles. C'est de cette Isabelle, marié à son cousin germain, fils deuxième frère de son père, que descend directement Felipe VI.
Une ascendance assez commune en réalité
Mais descendre de Louis XIV n'a rien d'exceptionnel en soi. Selon la base généalogique Roglo, ils seraient aujourd'hui plus de 17.200 à descendre directement , légitimement ou pas, du grand Roi Soleil. Dont plus de 11.000 par Philppe V d'Espagne.