Le président François Hollande annonce qu'il «appellera à voter pour un candidat» entre les deux tours de l'élection présidentielle, dans un entretien à l'hebdomadaire Le Point à paraître jeudi.
«En attendant», sous-entendu pour le premier tour le 23 avril, «je fais confiance à l'intelligence des Français qui veulent qu’une action nouvelle se construise à partir de ce que j’ai fait», déclare-t-il sans citer de nom. Plusieurs de ses proches ont d'ores et déjà choisi, eux, de soutenir son ancien protégé et ex-ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.
Le chef de l'Etat, qui a renoncé le 1er décembre à briguer un second mandat présidentiel, précise qu'il votera «aux deux tours» du scrutin. «J’appellerai à voter pour un candidat avant le second tour», souligne-t-il sans dévoiler pour l'heure de nom. En privé, François Hollande a toujours assuré que si la candidate du Front national Marine Le Pen se qualifiait pour le second tour de la présidentielle, il voterait pour son adversaire, quel qu'il soit.
Macron, un «concours de circonstances»
François Hollande estime que l'émergence d'Emmanuel Macron dans la campagne présidentielle n'est que le fruit d'un «concours de circonstances». «Sa stratégie n’a donné des résultats qu’à cause d’un concours de circonstances», observe le président de la République avant de lancer ce conseil en guise d'avertissement à l'adresse de son ex-protégé et ancien ministre de l'Economie : ceci «ne suffit pas, il faut un contenu qu’il doit affirmer encore».
«Quand Emmanuel Macron est venu me dire qu’il voulait lancer un mouvement, je ne l’ai pas découragé», explique encore le chef de l'Etat qui laisse clairement poindre une préférence pour celui qui fut aussi son conseiller à l'Elysée. «Je considère que la politique a besoin de renouvellement et il n’y avait pas de raisons de s’opposer à sa tentative» même si «son pari d’être candidat m’a ensuite paru pour le moins audacieux», observe-t-il, dans cet entretien au Point.