Avec une remontée inédite dans les sondages, le leader de La France insoumise est en passe de devenir une véritable alternative au PS.
Une dynamique éclair. En deux semaines, Jean-Luc Mélenchon a connu une remontée fulgurante dans les sondages, au point de s’imposer comme la révélation de cette fin de campagne. Si bien qu’à trois semaines du premier tour, le candidat de La France Insoumise a une longueur d’avance sur Benoît Hamon et talonne François Fillon (LR).
Touchant du doigt sa revanche, Jean-Luc Mélenchon entend se positionner comme le porte-parole incontournable de la gauche face au libéralisme d’Emmanuel Macron et au vote FN.
Un candidat en plein essor
Jusque-là à la traîne dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a changé la donne lors du premier débat, le 20 mars sur TF1. «Il maîtrisait ses sujets et faisait preuve d’humour. Il s’est passé quelque chose», explique ainsi le directeur général adjoint de l’Ifop, Frédéric Dabi.
A présent, tous les voyants sont au vert. A commencer par un sondage Ifop paru hier, selon lequel 44 % des Français pensent qu’il incarne le mieux les valeurs de gauche. De même, il se place à présent à 16 % des intentions de vote (Odoxa), soit un point derrière François Fillon.
Et bien devant Benoît Hamon (8 %). Face aux sollicitations des socialistes sur un éventuel ralliement, Jean-Luc Mélenchon n’a d’ailleurs pas mâché ses mots : «Je ne négocierai rien, avec personne», a-t-il ainsi martelé la semaine dernière. Soutenu par les communistes, le candidat «Insoumis» veut lui aussi, face à Emmanuel Macron, dépasser le clivage droite gauche. «Mon défi (...) est de fédérer le peuple», a-t-il expliqué dimanche au JDD.
Pour rallier au delà de la gauche radicale, il entend donc rassurer. Si le fond de son programme est resté identique à celui de 2012, avec notamment une hausse du SMIC ou des impôts pour les plus fortunés, Jean-Luc Mélenchon le tribun a laissé place à une figure apaisée. Lui même ne s’en cache pas : «Je suis plus philosophe que jamais et moins impétueux». En témoignent ses affiches de campagne, non plus rouges mais sur fond gris, agrémentées du slogan «La force du peuple», rappelant «La force tranquille» de son mentor, François Mitterrand, en 1981.
Une famille en recomposition
Tout l’enjeu, pour Jean-Luc Mélenchon, sera, à la présidentielle, de confirmer son avance sur le PS. Un résultat hypothétique que Frédéric Dabi compare à celui de 1969, marqué par la percée des communistes face à la SFIO. «Cela changerait le rapport de force et marquerait la fin de l’hégémonie socialiste au sein de la gauche», affirme le spécialiste.
Mais pour prendre l’ascendant, le candidat de la France Insoumise devra aussi faire un bon score aux législatives, afin de pouvoir se faire entendre. Sur ce point, il devra notamment s’assurer du soutien des communistes et faire mieux qu’en 2012. En raison du mode de scrutin, seuls quinze députés de la gauche radicale avaient été élus.