L’inattendue victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine a naturellement suscité mercredi une série de réactions de la sphère politique française.
Avant même que les résultats du scrutin ne soient officialisés, la présidente du Front National, Marine Le Pen, qui avait affiché son soutien au candidat républicain, a été la première à afficher son enthousiasme et à féliciter le 45e président de l'histoire des Etats-Unis.
Félicitations au nouveau président des Etats-Unis Donald Trump et au peuple américain, libre ! MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 9 novembre 2016
Candidat à la primaire de la droite et du centre, Jean-Frédéric Poisson, président du parti Chrétien-Démocrate, s'est également réjoui du succès du milliardaire.
Félicitations à Donald #Trump nouveau Président des Etats-Unis. Après #Brexit nouvelle victoire des électeurs contre le système.
— JeanFrédéric Poisson (@jfpoisson78) 9 novembre 2016
Jean-Pierre Raffarin, sénateur LR et ancien Premier ministre, n'a jamais été partisan de Trump. Il redoute que le scénario de son élection se répète au printemps prochain en France, à l'occasion de l'élection présidentielle.
#RTLMatin : "La ligne de front de la raison n'existe plus depuis le Brexit. Madame Le Pen peut gagner en France", dit @jpraffarin pic.twitter.com/kCWL308yXk
— RTL France (@RTLFrance) 9 novembre 2016
Pour Bruno Le Maire, «il n'ya rien à craindre»
Un sentiment partagé par Alain Juppé, favori des sondages pour succéder à François Hollande à la tête de la France, et qui, dans un communiqué, pointe «les risques que la démagogie et l'extrémisme font courir à la démocratie».
Chez Nicolas Sarkozy, le ton est plus mesuré. L'ancien Président de la République explique que le sacre de Trump «exprime le refus d'une pensée unique». Mais il sait se montrer ferme. «Il n'y aura pas de place pour l'impuissance, la faiblesse et le renoncement» face aux dirigeants des Etats-Unis, de la Russie et de la Chine, Donald Trump, Vladimir Poutine ou Xi Jinping, a-t-il prévenu.
Mes félicitations à @realDonaldTrump pour sa victoire. Je forme des vœux de succès dans sa grande et difficile mission #USElection2016
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) 9 novembre 2016
Toujours du côté des républicains, Bruno Le Maire a lui réservé ses premières réactions au Point. « Il n'y a rien à craindre. Nous ne sommes pas là pour craindre quoi que ce soit de l'élection d'un président américain. Le prochain président de la République française devra travailler avec le président américain. Il est le choix souverain du peuple américain», a-t-il dit.
Chez les socialistes, c'est la soupe à la grimace qui prévaut. En atteste, le tweet de Jean-Christophe Cambadélis, qui comme Jean-Pierre Raffarin, se risque à faire la comparaison avec la situation politique française.
La Gauche est prévenue ! Continuons nos enfantillages irresponsables et ça sera Marine Le Pen. #Presidentielle2017 #Trump #USElection2016
— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 9 novembre 2016
Erreur de casting pour Mélenchon
Martine Aubry, maire PS de Lille, a fait part de son inquiétude dans un communiqué. «L'arrivée à la présidence des États-Unis de Donald Trump est extrêmement inquiétante et angoissante. (...) C'est bien sûr un vote d'inquiétude, de peur par rapport aux désordres du monde, mais c'est aussi un sentiment d'une partie du peuple américain, à l'image de beaucoup d'autres, d'être rejetée, abandonnée par des responsables politiques portant un libéralisme sans règles et qui ont laissé de côté les plus faibles, et même aujourd'hui les classes moyennes.», a-t-elle écrit.
Jean-Luc Mélenchon pointe du doigt une erreur de casting. Pour le député européen et membre du Parti de Gauche, c'est lors de la primaire des Démocrates que l'élection présidentielle américaine s'est jouée.
Sanders aurait gagné. Les primaires ont été une machine à museler l'énergie populaire. Maintenant vite descendre du train fou atlantiste.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 9 novembre 2016
François Bayrou, président du Modem, a, lui, publié un long message sur son compte Facebook, où il estime que l'élection de Donald Trump allait «marquer le monde pour une longue période».
François Hollande a été le dernier à réagir. Le Président de la République a froidement félicité Donald Trump pour son élection, «comme il est naturel entre deux chefs d'Etats démocratiques». Il a estimé que ce résultat ouvrait «une période d'incertitude».