La Conférence nationale du Parti communiste français (PCF) a voté samedi contre un ralliement à Jean-Luc Mélenchon en vue de l'élection présidentielle, mettant ainsi en minorité le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent.
Sur les 519 votants qui se sont exprimés sur la stratégie à adopter, 274 ont choisi l'option d'une candidature communiste pour la présidentielle. L'option appelant à voter pour M. Mélenchon, qui était portée par M. Laurent, n'a recueilli que 218 voix, tandis que 27 votants se sont abstenus.
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Mais ce sont les quelque 50.000 militants qui détiendront la décision finale lors d'un scrutin prévu du 24 au 26 novembre et organisé dans chaque section ou fédération du PCF. "Je crois qu'il est important que nous soyons comptables de la poursuite démocratique de ces débats et que l'ambiance qui a prévalu, d'écoute et de respect, soit maintenue pour la période qui s'ouvre", a exhorté M. Laurent, évoquant "une belle leçon de démocratie" malgré ce revers personnel.
De nombreuses inquiétudes
Vendredi, le secrétaire national avait effectivement témoigné de sa préférence à un ralliement à M. Mélenchon, qui avait déjà remporté la consultation interne du PCF en 2011 et avait, avec cet appui, été candidat à l'élection présidentielle de 2012 sous la bannière du Front de gauche.
"Les camarades ont bien vu que ce que portait Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui n'était pas ce qui faisait notre campagne commune en 2012", a déclaré à l'AFP Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. "Il y a peut-être dans le vote de la Conférence nationale l'expression de cela", a-t-il poursuivi. Durant la journée de débats à la Cité des sciences et de l'industrie de Paris, plusieurs secrétaires fédéraux ont fait part de leurs sérieuses inquiétudes concernant le cadre proposé par le mouvement de M. Mélenchon, "La France insoumise".
"Il nous faut notre propre candidat"
"Vous croyez que je fais tout ce que j'ai fait pour aujourd'hui (...) me plier aux injonctions de 'La France insoumise'? Vous rigolez!" avait tenté de rassurer depuis la tribune M. Laurent, en promettant que le PCF garderait son "autonomie d'initiatives".
Parmi les opposants au ralliement à M. Mélenchon, le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne a dit ne pas croire "qu'au sein d'une campagne menée par Jean-Luc Mélenchon, on puisse porter nos propres idées, ce n'est pas possible". "Je pense donc qu'il nous faut notre propre candidat", a-t-il ajouté, suivi en ce sens par la majorité de la salle.